Le Sénégal devient un des pays producteurs d’hydrocarbures. Une société australienne d’exploitation pétrolière vient d’annoncer sa première extraction de pétrole sur le site de Sangomar, au large de côtes sénégalaises. Une grande première pour le Sénégal et un premier défi pour le président Bassirou Diomaye Faye. Zoom.
Le Sénégal fait son entrée dans le cercle des pays producteurs d’hydrocarbures avec l’annonce mardi 11 juin par la compagnie australienne Woodside Energy du début de l’extraction de pétrole du champ de Sangomar, au large des côtes sénégalaises.
Neuf ans après la découverte du gisement gazier de la Tortue, le projet Sangomar devrait augmenter considérablement la production de pétrole du pays. Un premier défi de taille pour le nouveau président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Omar Sonko.
Une nouvelle ère pour l’économie sénégalaise
C’est la compagnie australienne Woodside Energy, en partenariat avec la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), qui a annoncé le début de l’extraction de pétrole au champ de Sangomar, situé en eaux profondes à environ 100 km au sud de Dakar. Un communiqué de la compagnie indique :
« Woodside a procédé à la première extraction de pétrole du champ de Sangomar, menant à bien la livraison du premier projet pétrolier offshore du pays »
Le champ, qui contient du pétrole et du gaz, vise une production de 100 000 barils par jour. Cette annonce est une nouvelle ère qui devrait commencer « non seulement pour l’industrie et l’économie de notre pays, mais surtout pour notre peuple », a déclaré le directeur général de Petrosen Exploration et Production, Thierno Ly
Cette nouvelle production devrait apporter des milliards de dollars de revenus bien qu’elle soit encore loin des niveaux de pays comme le Nigeria ou l’Angola.
Suivre le chemin tracé par le Qatar
Depuis la découverte en 2014 de vastes gisements de pétrole et de gaz dans l’Atlantique, les espoirs sont grands au Sénégal, classé comme pays moins avancé par l’ONU. Avec les Britanniques de BP, les Américains de Kosmos Energy et le groupe australien Woodside déjà en phase opérationnelle, ces entreprises sont ainsi appelées à renégocier leurs bénéfices.
En plus d’une production de 100 000 barils de pétrole par jour, le champ de Sangomar vise, pour le gaz, une première production de 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an, avec un objectif de 10 millions de tonnes d’ici 2030. Cela pourrait permettre au Sénégal de rejoindre le club des pays producteurs, à condition que l’État en profite.
Le Premier ministre sénégalais, Omar Sonko, a pour ambition affichée de suivre le chemin tracé par le Qatar, premier pays producteur mondial de GNL : « Si vous allez dans des pays comme la Qatar qui, 30 ou 40 ans en arrière, se résumaient à quelques tentes dans le désert, regardez ce qu’ils sont devenus avec une bonne utilisation de leur gaz naturel ».
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