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Le terrorisme, une catégorie politique

La notion de terrorisme n’est pas juridiquement clairement définie. Ce qui n’est pas surprenant. Le terrorisme est une catégorie politique volatile. Elle est le fait du prince qui décide qui doit subir l’affront et qui en réchappera. Billet.

Répétons-le inlassablement. En France, la catégorie de terrorisme est une catégorie politique qui a été officieusement redéfinie pour ne caractériser quasi exclusivement que les actes de violence émanant d’un auteur de confession musulmane ou assimilé comme tel.

Ainsi, un homme assassine un fidèle qu’il ne connait pas dans une mosquée en insultant Dieu. Pour le procureur, dixit, « nous ne sommes pas dans un cadre terroriste. » Le Parquet national antiterroriste ne sera donc pas saisi.

Par contre, un terroriste de confession musulmane assassine le père Hamel dans son église. C’est sans l’ombre d’un doute un acte de terrorisme. Même si l’auteur d’un crime est psychotique, schizophrène, dépressif, tout ce que vous voulez, c’est un terroriste dès lors qu’il est de confession musulmane.

L’affaire des Barjols, groupuscule d’extrême droite jugé pour « association de malfaiteurs terroriste » ne fait pas exception, car ce qui a déterminé le parquet à qualifier ce chef d’accusation concernait le projet d’assassinat de Macron et de putsch à l’Elysée.

Il est vrai que le contexte joue beaucoup dans la détermination de ce chef d’accusation. Dans les années 70, les Brigades rouges ou Bande à Bader représentaient la menace terroriste de son époque. Depuis le 11 septembre, le profil du terroriste a changé. Mais le message politique envoyé et la cible de ce message restent toujours essentiels dans l’analyse de ce type d’affaire. Si l’auteur d’un crime, justifié par des considérations idéologiques mais ne menaçant pas directement les autorités, n’est pas musulman, ce n’est pas un terroriste.

Pour cause, seule deux affaires impliquant de près ou de loin l’extrême droite y ont eu droit. Quand à la presse, c’est encore pire. Attentat, attaque terroriste sont des termes réservés.

Et pour ceux qui en douteraient, tout un arsenal de notions nécessairement floues, car c’est à cette condition qu’on y fera rentrer tout ceux que l’on voudra -islamisme, séparatisme- ont été élaborés pour paver ce chemin de la responsabilité collective, ce sentier de la présomption de culpabilité, cette arène du châtiment. Perquisitions violentes, gardes à vue sommaires sont des privilèges que le pouvoir réserve à qui de (non) droit.

Voilà tout le fond de l’affaire, voilà le problème qu’il faudra bien résoudre un jour car les mêmes causes produiront inlassablement les mêmes effets.

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