Le caractère redoutable du football comme instrument de marketing n’est plus à prouver. On souligne moins l’existence d’une injonction sociale à orienter les jeunes vers l’illusion qu’ils peuvent tous être les nouveaux Messi ou Ronaldo. Une tendance qui frappe également les femmes, sommées d’enfiler les crampons sur le terrain ou les gants sur le ring pour rivaliser avec les hommes. Un phénomène social analysé à la loupe par Faouzia Zebdi-Ghorab sur Mizane.info.
Il y a de cela une bonne poignée d’années, des « empêcheurs de tourner en rond » (parmi eux de grands noms de la prédication arabophone) ont interpellé la communauté musulmane sur l’aspect artificiel et exutoire du football moderne.
Il est dorénavant nécessaire de préciser qu’il était question du seul football masculin, le football féminin n’ayant pas encore gagné ses galons.
Radicaux et funestes rabat-joie, ils avaient lu non pas dans la pratique sportive, mais dans l’entreprise footballistique, une énième perversité du néo-libéralisme dans ses tentatives de séduction et de diversion des peuples.
Vous êtes contre le loisir et le divertissement, rigides et sans cœur, leur ont crié des fans invétérés.
Sans compter que le football développe de nombreuses qualités et autres vertus comme : l’esprit d’équipe, la solidarité, le respect des autres et des règles, le fairplay, la stratégie et la tactique, l’écoute, la discipline, la gestion des conflits, la cohabitation pacifique et j’en passe.
Il s’agit là, bien évidemment de l’argument de ceux qui font semblant de ne pas comprendre que ce qui était condamné en l’occurrence n’était pas le football en tant que sport populaire c’est-à-dire simple expression sociale non dictée et orchestrée par des intérêts autres que le divertissement, mais le football comme phénomène sociétal qui s’impose à nous comme un impératif d’émancipation et d’évolution.
J’ouvre ici une parenthèse pour dire combien ce type de propos peut être accueilli de façon violente par certaines femmes voilées que nos sociétés somment déjà de prouver tellement de choses, en même temps qu’elle les prive du premier outil d’émancipation : l’école. Elles n’auront pas droit à l’instruction publique, mais bientôt elles pourront aller se taper dessus sur un ring parce que désormais elles font aussi de la boxe pour prouver que l’islam est ouvert et tolérant.
De nombreux jeunes choisissent de rejoindre un club de foot, pas avec l’espoir de gagner l’estime de soi ou autre challenge personnel, mais bercés par l’illusion de devenir un jour très prochain, un futur Zidane, Ronaldo ou même le Messie.
Ces meilleurs joueurs aux dires des spécialistes de cette discipline, ont d’ailleurs des noms qui sont immédiatement suivis de lueur « cote boursière ».
Rien de pire que de se bercer d’illusions, car le réveil est toujours douloureux. L’erreur est objectivable. Je peux la corriger et m’en trouver grandi.
Ne dit-on pas que l’on apprend de ses erreurs. Les illusions quant à elles ne nous apprennent rien sinon la désillusion. Sentiment au goût amer sur lequel nous n’avons aucune prise ni emprise.
L’erreur nous en sommes d’une certaine manière responsable. Et en ce sens ce que nous pouvons faire, nous pouvons le défaire.
L’illusion, nous en devenons la triste victime ou la malheureuse proie. L’illusion de la richesse et de la célébrité est instillée patiemment et efficacement comme un lait maternel qui fait grandir.
Il y autant de probabilité de devenir un grand footballeur que de gagner au loto en n’y jouant pas.
Il faut savoir que même un joueur régulier a une chance infime de devenir joueur pro. Que dire alors des chances d’un joueur amateur.
Beaucoup d’appelés et peu d’élus. Le rêve est une chose, la manipulation en est une autre.
Sur 6 Milliards d’habitants combien y a-t-il de footballeurs professionnels ? 0,000 61 % ou peut-être moins. Et sur 6 milliards combien de boulangers, d’architectes, d’artistes, de mécano… Je vous laisse comparer les échelles de probabilité.
Vous aurez compris qu’il y a plus de chance de rester supporter professionnel que de devenir joueur professionnel.
Chaque match joué, quel que soit le pays où il se joue, est la magistrale illustration de la précision, de la rigueur des règles, de l’intransigeance, une véritable chirurgie de pointe, en termes de respect des règles dans des pays où parfois les règles de droit sont bafouées tous les jours. Quelle ironie, quelle sinistre dérision….
Malgré la question toujours ouverte dans la sphère du débat religieux musulman, et loin d’avoir dit tout ce qu’elle avait à dire, d’aucuns qui encore une fois ne souhaitent pas rater le train d’une certaine « modernité », au point que cela en devient une obsession, ont décidé que la femme musulmane devait aussi se mettre au foot et plus spécifiquement la femme musulmane voilée, insistent-ils, car elle exprimera de façon encore plus emblématique le fait que les musulmans ne sont pas des arriérés, mais des gens tolérants, ouverts, à la page, modernes blabla, blabla….
J’ouvre ici une parenthèse pour dire combien ce type de propos peut être accueilli de façon violente par certaines femmes voilées que nos sociétés somment déjà de prouver tellement de choses, en même temps qu’elle les prive du premier outil d’émancipation : l’école.
Elles n’auront pas droit à l’instruction publique, mais bientôt elles pourront aller se taper dessus sur un ring parce que désormais elles font aussi de la boxe pour prouver que l’islam est ouvert et tolérant…. Blablabla.
Cela n’est pas sans nous ramener quelques siècles en arrière à cette prétendue barbarie ancestrale dont on prétend s’être débarrassé. яндекс
Nous sommes loin de l’art pour l’art. Nous sommes plutôt proches de la farce dont nous sommes les funestes dindons.
La femme doit désormais se trouver aussi bien sur les plus hauts sommets du monde que dans les mines les plus obscures à extraire du charbon ou que sais-je d’autre. Wonder woomen poly tâche, capable de s’armer aussi bien d’un fouet de cuisine que d’une kalach… Femme fatale la nuit, Rambo le jour… Genre, rôle, statut tout doit devenir interchangeable. La virilité comme expression naturelle de la virilité héroïque est désormais interprétée comme un machisme anti féminin.
Comme à l’habitude certains feront semblant de ne pas comprendre que ce n’est pas le football en tant que sport qui est critiquable aujourd’hui.
Ce sont tous ces diktats qui se présentent comme tels, car ils ne procèdent pas d’une évolution sociale et populaire lente.
Aussi, ce nouveau diktat nous somme d’aimer le foot féminin même si par ailleurs nous détestions le football de façon générale.
De même qu’il nous interdit de mettre en lumière tous les enjeux idéologiques qui se cachent derrière ce football féminin.
Mais cela ne s’arrêtera pas là. Il s’agira de traquer inlassablement et de façon minutieuse tous les lieux, espaces et types d’expression, là où jusqu’alors seule la masculinité s’exprimait majoritairement (Lire mon article sur le film de Caroline Fourest tout à fait représentatif de cette idéologie).
La femme doit désormais se trouver aussi bien sur les plus hauts sommets du monde que dans les mines les plus obscures à extraire du charbon ou que sais-je d’autre.
Wonder woomen poly tâche, capable de s’armer aussi bien d’un fouet de cuisine que d’une kalach… Femme fatale la nuit, Rambo le jour…
Genre, rôle, statut tout doit devenir interchangeable. La virilité comme expression naturelle de la virilité héroïque est désormais interprétée comme un machisme anti féminin.
Le héros défenseur de la femme et de l’orphelin, vous n’y pensez pas.
La femme en toutes circonstances se défendra toute seule ou mieux encore elle défendra les pauvres hommes qui auront été castrés à force d’être menacés d’un procès pour antiféminisme ou en moindre instance d’être qualifié de tous les noms et banni de tous les plateaux télé.
Quant aux musulmans récalcitrants à tous ces changements sociétaux, leur sort sera plus vite réglé, il suffira de les disgracier en les accusant comme à l’accoutumée de barbares ou d’affreux arriérés aussi bien par l’occident civilisé que par tous ces autres musulmans en « voie de civilisation » accélérée.
Faouzia Zebdi-Ghorab
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