Le Comité international de la Croix-Rouge a dénoncé, ce samedi, les conditions des détenus palestiniens relâchés par Israël. Dans un communiqué, l’organisation a rappelé aux autorités israéliennes leur obligation de traiter les détenus avec dignité et de garantir leur sécurité. Lors du dernier échange, les palestiniens libérés sont apparus amaigris, menottés et mains derrière la tête. Zoom.
Ce samedi 1er février, trois israéliens ont été relâchés par le Hamas. En échange, 183 palestiniens détenus ont été libérés par Israël, mais les conditions de leur libération ont suscité de vives critiques de la part du Comité international de la Croix-Rouge.
Humiliés, amaigris et menottés
Dans une déclaration officielle, l’organisation a rappelé aux autorités israéliennes de garantir la dignité et la sécurité des prisonniers lors des échanges. Les prisonniers palestiniens, en grande majorité issus de la prison de Ketziot dans le désert du Néguev, ont été libérés dans des circonstances préoccupantes.
Menottés, les mains derrière la tête, ils portaient un bracelet avec l’inscription : « Le peuple éternel n’oublie pas et pourchassera son ennemi ». Selon Thair Chritah, membre de la commission des affaires des détenus palestiniens, ces pratiques sont monnaies courantes :
« Ils sont en mauvaise santé, ils ont été battus, humiliés, ont subi des actes de torture, surtout durant les derniers jours. Pour les forces d’occupation israéliennes, la libération de ces détenus est un aveu d’échec, car certains d’entre eux étaient condamnés à de longues peines, voire, à la perpétuité. »
Israël persiste et signe
De son côté, le porte-parole du service pénitentiaire israélien a justifié ces traitements en indiquant que, jusqu’à leur départ, « les ennemis d’Israël devait continuer à être traités comme des prisonniers ». Parmi les 183 détenus libérés, 111 avaient été arrêtés à Gaza après le 7 octobre 2023, sans jugement ni charges retenues contre eux.
Le journal Haaretz a rapporté les propositions d’une source anonyme selon laquelle « la Croix-Rouge a manifesté son mécontentement face à la manière dont les prisonniers de sécurité ont été traités lors de leur libération de la prison de Ketziot ce samedi ».
Lire sur le sujet : L’enfer des prisons israéliennes depuis le 7 octobre
Les détenus palestiniens, une « une priorité nationale »
Khalida Jarrar, ancienne députée au Parlement palestinien et ex-détenue, a rappelé que les prisonniers palestiniens étaient souvent « traités comme s’ils n’étaient pas des êtres humains » et que leur cause constituait « une priorité nationale » en Palestine.
Abla Saadat, épouse du secrétaire général du FPLP, récemment libérée après avoir été placée en détention administrative en septembre 2023, a décrit les prisons israéliennes comme des « cimetières où les détenus se sentent opprimés ».
Depuis le 7 octobre, même des organisations israéliennes de défense des droits humains, telles que l’ONG B’Tselem ,ont signalé une dégradation des conditions de détention des prisonniers palestiniens, dénonçant des pratiques systématiques de mauvais traitements et de torture.
A lire également :