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Les Etats généraux de la laïcité décriés dès leur lancement

L’initiative lancée par Marlène Schiappa a fait l’objet de plusieurs critiques. Une action politique inutile et relevant de la communication ont dénoncés plusieurs voix dans le débat public. 

Toucher la jeunesse et lui apprendre ce qu’est vraiment la laïcité : l’objectif de la marraine féministe et accessoirement ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, à travers le lancement des états généraux de la laïcité, est mal parti.

« On ne fait pas un débat après une loi », a dénoncé sur France Info l’eurodéputé EELV Yannick Jadot, une référence au projet de loi luttant contre le « séparatisme ». « Marlène Schiappa lance les états généraux de la laïcité après que son gouvernement en a fait un outil de stigmatisation des musulmans » avec la loi « séparatisme », a également déclaré la sénatrice (EELV) Esther Benbassa. « On prépare le terrain pour remplacer l’Observatoire de la laïcité, qui faisait un excellent travail (…) par un nouvel organe à la solde du gouvernement », a estimé pour sa part Aurélien Taché, député ex-LREM, pour qui ces états généraux sont une « une opération de communication grotesque ».

La CFDT a exigé du gouvernement qu’il arrête de « faire de la laïcité un objet d’agitation médiatique permanent ».

Mario Stasi, le président de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme considère a contrario que « sortir avec des propositions concrètes dans le respect de la loi 1905, si c’est cela les Etats généraux, je n’y vois que des avantages ».

L’électrochoc du sondage de l’Ifop

Les états généraux ont été suivis d’autres interventions du philosophe Henri Pena Ruiz et de la polémiste Caroline Fourest, partisans d’une lecture de neutralisation religieuse de la laïcité.

Une semaine avant le lancement officiel de ces états généraux, était inaugurée par une conférence de l’historien Jean-François Chanet et du philosophe Pierre Henri Tavoillot au Conservatoire national des arts et métiers, le lancement prochain d’une chaire consacrée à la laïcité.

Dans un message vidéo, le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer, posant le ton de l’orientation politique donné à l’événement, a estimé que « quand on voit ce que disent les sondages sur la perception de la laïcité auprès des jeunes, cela ne peut que renforcer notre détermination à mettre en œuvre un plan ambitieux de formation des enseignants. »

Le ministre considère que les principes de la République et de la laïcité doivent redevenir une « évidence » pour les générations futures.

Selon lui, la laïcité est un principe de liberté, d’émancipation et non pas un ensemble de contraintes et d’interdits qui empêcheraient d’exprimer une individualité.

Pour cela, « nous devons être mieux armés pour défendre les principes de la République » et pour les expliquer.

Deux ouvrages pour répondre à toutes les « atteintes » à la laïcité dans la vie scolaire et la création d’une chaire de la laïcité au CNAM, ont été annoncés.

La conférence a été répartie en deux interventions.

Dans la première partie, l’historien Jean-François Chanet est revenu sur l’histoire de la laïcité en France.

« Dès lors que la volonté du peuple remplace une transcendance comme source de légitimité du pouvoir apparaissent un besoin, un devoir et un risque… »

La république peut ne pas être anticléricale ou laïque, selon l’historien qui ajoute que la France est passée d’une IIe république marquée par une culture religieuse à une IIIe république anticléricale.

Plus offensive et directe, la prestation du philosophe Pierre Henri Tavoillot a donné lieu à une conceptualisation de la notion de laïcité autour de trois principes.

La liberté totale dans la sphère privée. La neutralité religieuse et politique dans la sphère de l’Etat. La discrétion dans la sphère de la société civile.

« Un homme ça se contient, ça s’empêche disait Camus. C’est la civilité, la base de la moralité », a-t-il expliqué.

Pour Pierre Henri Tavoillot, la sphère civile est la sphère de l’obéissance « au sens étymologique de prêter l’oreille et non de se soumettre, prêter l’oreille au fait qu’il y a des autres ». L’homme a défendu la conception d’une discrétion « pour éviter l’effacement du religieux » ainsi que l’ostentation ou le prosélytisme. « La discrétion est une règle juridique et aussi une règle civile, une manière de vivre. »

La définition de la laïcité « est très claire : ceux qui ne veulent pas comprendre ne veulent pas comprendre. »

Le contraire de la laïcité n’est pas la religion, d’après Pierre Henri Tavoillot, mais « le fondamentalisme c’est-à-dire le principe qui nie la distinction des sphères politiques et religieuses et qui considère que la religion doit gérer absolument tout ».

L’intervention de Pierre Henri Tavoillot a pris une tournure radicale lorsqu’il a évoqué les tendances fondamentalistes des religions.

« L’islam est particulièrement bien armé pour des raisons historiques à la tentation fondamentaliste, a-t-il ajouté en illustrant son propos d’une lecture du penseur pakistanais Mawdudi, allant jusqu’à qualifier le fondamentalisme musulman de religion « totalitaire ».

L’homme a aussi taclé l’islamogauchisme et son fief, l’université.

« Toutes les civilisations ont pratiqué l’esclavagisme, l’impérialisme, le colonialisme, le patriarcat. Une seule a inventé le féminisme, l’anti-esclavagisme : la civilisation de la démocratie. Et nous devrions avoir honte que toutes ces conquêtes dans le monde occidental sont le fait de cette civilisation-là ? Tous les humains sont grands, aucune autre civilisation n’a dit cela. »

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