Sulami dans son ouvrage la génération des soufis (Ṭabaqāt al-ṣūfiyya) a dressé le tableau intellectuel et spirituel des différentes générations de soufis. Mizane.info publie le premier portrait de la première génération inaugurée par Al Fudayl ibn ‘Iyad.
« L’Envoyé de Dieu a dit : « Dieu dit à ce monde : Sois amer envers Mes saints, ô monde, et ne sois pas doux et beau afin de les séduire. »
Al Fudayl ibn ‘Iyad
-À la fin des temps, il y aura des groupes (aqwām) qui seront frères en apparence, mais ennemis dans leur for intérieur.
-Les hommes les plus à même de réaliser la satisfaction à l’égard de Dieu sont les Gens de la connaissance (Ahl al-maʿrifa) par Dieu.
-Il ne convient pas que le porteur du Coran ait besoin des créatures, que ce soit le Calife ou ses sujets, mais il convient au contraire que toutes les créatures se tournent vers lui pour leurs besoins.
-Ceux qui, selon nous, sont parvenus (adraka), ne le sont pas par le nombre de leur prière ou de leur jeûne, mais par la générosité de l’âme, l’absence de ressentiment envers quiconque (salāmat al-ṣadr), et le bon conseil envers la communauté.
-Rien n’embellit mieux les hommes que la sincérité (ṣidq) et la recherche de ce qui est licite (ṭalab al-ḥalāl).
-Le fondement du renoncement (zuhd) est la satisfaction (riḍā) envers Dieu.
-Qui connaît les hommes, vit en paix (istarāḥa).
-Je ne crois pas à la fraternité d’un homme lorsqu’il est satisfait, mais c’est dans la colère, si j’en suis la cause, que j’ai foi en sa fraternité.
-Écarte-toi des qurrāʾ (récitateurs du Coran, ndlr) car s’ils t’estiment ils te loueront pour ce que tu n’es pas et s’ils te détestent, ils témoigneront contre toi et seront entendus.
-On interrogea al-Fuḍayl b. ʿIyāḍ sur l’humilité et il répondit : – Que tu te soumettes humblement à la Vérité et que tu acceptes la Vérité de tous ceux dont tu l’entends.
-Il y a en vous deux attitudes qui relèvent de l’ignorance : rire sans étonnement et le sommeil du matin sans avoir veillé la nuit.
-On a dit : le mal (šarr) tout entier a été placé dans une maison et la clef en est le désir (raġba) de ce monde ; de même l’ensemble du bien (ḫayr) est à l’inté#rieur d’une maison et la clef d’accès est le renoncement (zuhd) à ce monde.
-Qui s’est retenu de commettre le mal, il n’a pas dilapidé ce qui le réjouira (dans l’autre monde).
-Trois comportements endurcissent le cœur : manger beaucoup, dormir beaucoup et parler beaucoup.
-La meilleure des œuvres est la plus secrète car elle est la plus inaccessible à Satan et la moins portée à l’ostentation (riyāʾ).
-On manifeste de la gratitude envers le bienfait en le mentionnant. Dieu ne pourvoit à la subsistance des Pieux (muttaqūn) que d’une manière qu’ils n’escomptent pas.
-Il n’y a point d’œuvre pour qui n’a pas d’intention, ni de récompense pour celui qui ne l’a pas recherchée.
-Heureux celui qui fuit la compagnie (istawḥaša) des hommes, trouve l’intimité (anisa) auprès de son seigneur et pleure sur ses fautes.
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