Emmanuel Macron a adressé, ce mercredi, une « lettre aux Français » abordant les suites à donner aux élections législatives. Le chef de l’état demande aux « forces politiques républicaines » de « bâtir une majorité solide » tout en estimant que « personne ne l’a emporté aux législatives ». « Un déni de démocratie » pour les députés de gauche. Zoom.
Trois jours après les élections législatives anticipées, le président de la République a publié mercredi après-midi une « lettre aux Français » dans plusieurs titres de la presse régionale.
Emmanuel Macron estime, dans cette missive, que « personne ne l’a emporté dimanche », et appelle les forces politiques « républicaines » à « bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays ». Plusieurs députés de gauche dénoncent un « déni de démocratie ».
Des élections sans vainqueur pour Emmanuel Macron
Dans une « lettre aux Français » publiée mercredi après-midi, le président de la République a pris la parole trois jours après le 2e tour des élections législatives dans lequel les français ont « clairement refusé que l’extrême droite accède au Gouvernement » précise Emmanuel Macron dans sa lettre.
Elections où le bloc du Nouveau Front populaire est aussi ressorti, factuellement, avec le plus grand nombre de sièges obtenus à l’Assemblée nationale. Or pour le président, dimanche dernier « personne ne l’a emporté » : « les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires ». La députée Renaissance Céline Calvez explicite la parabole du président :
« Le président a raison de dire que personne n’a gagné. Il nous faut une coalition avant d’arriver à la question du Premier ministre. Et pour cela, nous devons faire un pas vers les autres partis, sauf la France insoumise et le Rassemblement national »
Un gouvernement sans le RN ni LFI
Pour le quotidien Politico, « La coalition du Nouveau Front populaire est arrivée inopinément en tête, mais selon (Macron), cela ne compte pas comme une victoire ». Le journal américain y voit là un « verdict peu gracieux du président, qui ne manquera pas de provoquer un tollé à gauche ».
Le chef de l’État appelle également les forces politiques « se reconnaissant dans les institutions républicaines » à « bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays ». Excluant de facto le Rassemblement national, Emmanuel Macron précise : « Ce que les Français ont choisi par les urnes – le front républicain, les forces politiques doivent le concrétiser par leurs actes ».
Avant la nomination d’un nouveau premier ministre, le président estime qu’il faudra « laisser un peu de temps aux forces politiques pour bâtir ces compromis ». En attendant, « d’ici là, le Gouvernement actuel continuera d’exercer ses responsabilités ».
Le président doit s’incliner devant le « résultat des urnes »
Plusieurs députés NFP ont dénoncé une lettre « ahurissante » et « un déni de démocratie ». Pour la député insoumise, Clémence Guetté, Emmanuel Macron n’est « n’est pas à la hauteur de l’histoire » et doit « accepter la démocratie » :
« Il n’est pas à la hauteur de l’histoire. Il avait jeté la France dans les bras de l’extrême droite, nous l’avons évité. Maintenant, le Nouveau Front populaire doit gouverner. Le président doit accepter la démocratie »
Le fondateur de LFI Jean-Luc Mélenchon déplore, dans, un tweet, que « le président refuse de reconnaître le résultat des urnes » et dénonce « un coup de force, un abus de pouvoir ». [Emmanuel Macron] « doit s’incliner et appeler le Nouveau Front Populaire. C’est tout simplement la démocratie ». conclut l’ancien député.
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