Un an après le lancement d’une procédure d’expulsion, l’ancien président de la mosquée d’Hautmont (Nord), Abderrahim Sayah, a été expulsé, dans la nuit de mardi à mercredi, vers l’Algérie sur « instruction du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin ». L’arrêté d’expulsion mentionne des propos tenus « appelant à la violence et à la haine ». Zoom
Interpellé, dans la nuit de mardi à mercredi, par des agents lillois, à son domicile, Abderrahim Sayah a été transféré vers le centre de rétention de Lesquin pour une expulsion immédiate vers l’Algérie, son pays d’origine. La préfecture du Nord indique que l’arrêté d’expulsion « fait suite aux propos tenus par M. Sayah appelant à la violence et à la haine ».
L’ex-président était dans le viseur du ministère de l’Intérieur depuis 2018 suite à la fermeture de la mosquée d’Hautmont, dont il était le responsable. Les autorités lui reprochaient « une vision de l’islam incompatible avec les valeurs de la République ».
Dans le viseur des autorités depuis 2018
En décembre 2018, le préfet du Nord annonce la fermeture temporaire d’une salle de culte musulman de Hautmont, près de Maubeuge. Selon un communiqué de la préfecture du Nord, la salle de prière serait un endroit de prêches appelant « à la violence, à la haine et à la discrimination ». Le responsable des lieux, Abderrahim Sayah fait, depuis lors, l’objet de multiples mesures administratives afin de l’éloigner du sol français.
Notifié par une mesure de procédure d’expulsion, le 10 août 2022, l’ex-président, résidant à Hautmont, est interpellé en décembre, de la même année, et placé en rétention administrative avant d’être libéré pour des irrégularités liées à son passeport.
Suite à l’affaire de l’imam Hassan Iquioussen, expulsé par la Belgique au Maroc, Gérald Darmanin avait demandé aux préfets « de lui proposer des possibilités d’expulsion de personnes qui tiennent des discours de haine contre la République ».
Un homme au service des autres, d’après les habitants
Du côté des habitants d’Hautmont, le portrait donné par les autorités ne correspond pas à la réalité. Les voisins de l’ancien président de la mosquée dépeignent un homme solidaire et impliqué dans la vie associative locale.
« Discret » mais « toujours présent pour les autres », les riverains soulignent l’implication d’Abderrahim Sayah, pendant la période de confinement, aux côtés des infirmiers pour distribuer de l’eau et des packs alimentaires.
Des paroles qui étonnent face aux communiqués du ministère de l’intérieur qui décrivent un homme aux discours violents faisant « l’apologie d’actes de terrorisme ».
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