L’armée israélienne a annoncé ce dimanche avoir mené 120 frappes à travers le Liban. Ces raids meurtriers ont fait au moins 105 morts hier, selon le ministère de la Santé libanais. Depuis l’assassinat du leader chiite Hassan Nasrallah, le Liban continue d’être la cible d’Israël suscitant des inquiétudes parmi la population quant à une nouvelle guerre dans le pays. Focus.
Ce lundi, Beyrouth se réveille une nouvelle fois sous les bombes israéliennes. Les bombardements intensifs ont fait au moins 105 morts hier, à travers le Liban, selon le ministère libanais de la Santé, Firas Abiad.
Après des mois d’opposition militaire entre le Hezbollah, « front de soutien aux Palestiniens de Gaza », et Israël, le Liban connaît depuis lundi dernier une escalade meurtrière. Entre le 16 et le 27 septembre, les frappes israéliennes ont causé plus de 1 000 morts et 6 000 blessés.
Israël frappe au coeur de Beyrouth
Pour la première fois depuis le début des bombardements israéliens au Liban, Israël a mené, lundi 30 septembre, une frappe à l’intérieur de Beyrouth faisaint plusieurs dizaines de morts. Bien que l’armée israélienne ait pilonné la banlieue sud de la capitale libanaise ces derniers jours, elle n’avait encore jamais visé le cœur de la ville.
Cette attaque intervient alors que l’armée prolonge ses bombardements meurtriers, à travers le Liban pour le septième jour consécutif. Deux jours auparavant, l’armée israélienne avait tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, entraînant la proclamation de trois jours de deuil national au Liban.
Dimanche soir, l’armée israélienne a affirmé avoir mené environ 120 frappes supplémentaires « de grande envergure » dans le pays, causant au moins 105 morts selon le ministère libanais de la Santé. Les bombardements ont forcé de nombreux habitants à quitter leurs maisons.
La guerre va approfondir la crise économique
Selon le Premier ministre libanais, Najib Mikati, plus d’un million de personnes ont été contraint de se déplacer suite aux bombardements israéliens, marquant le plus grand mouvement de population de l’histoire du pays.
Le Programme alimentaire mondial a lancé une opération d’urgence pour fournir une aide alimentaire à un million de personnes. Déjà affecté par une crise économique depuis plusieurs années, le Liban risque de subir encore plus durablement les conséquences de la guerre avec Israël comme l’explique, Joseph Daher, professeur à l’université de Lausanne :
« Dahyieh est composé d’à peu près 500 000 à 600 000 personnes, c’est une population importante. La consommation a fortement diminué. Les arrivées, que ce soit de Libanais, Libanaises ou d’étrangers dans le pays, ont fortement été réduites. Cela s’est accéléré dans les dix derniers jours, affectant le tourisme. On est très loin de voir un redressement de l’économie libanaise, malheureusement. Et cette guerre ne fait qu’approfondir la crise économique »
Des cultures sont dévastées, des forêts incendiées, et des terres agricoles détruites, avec des pertes importantes d’oliviers dans le sud du pays. En cinq ans, la livre libanaise a perdu plus de 98 % de sa valeur par rapport au dollar, et l’inflation record a rendu les produits de base extrêmement chers, exacerbant la détresse des populations.
A lire aussi :
