« L’année 2025 sera celle du monopole des armes par l’Etat », a confié le président libanais, Joseph Aoun, dans une interview accordée mardi au quotidien Al-Araby Al-Jadid. Depuis son investiture, le dirigeant promet le désarmement des milices armées. Une annonce accueillie froidement, par le Hezbollah, qui dénonce des pressions extérieures visant à placer le Liban sous « tutelle sécuritaire américaine ». Explications.
Le président libanais Joseph Aoun a affirmé, lundi sur la chaîne Al-Jazeera, que le désarmement du Hezbollah ne se ferait pas par la « force », mais par le biais d’un « dialogue bilatéral » entre la présidence et le mouvement chiite. « La décision a été prise de placer toutes les armes sous le contrôle de l’État », a-t-il souligné, insistant sur le fait que cette transition ne peut pas aboutir par des « solutions imposées de l’extérieur ».
Des pressions américano-saoudiennes
Cependant, le Liban subit d’importantes pressions américaines, Washington conditionnant la reconstruction des zones détruites par Israël à un désarmement du Hezbollah. L’Arabie saoudite a également lié tout réengagement financier à cette exigence.
L’élection de Joseph Aoun a, entre autre, été soutenue par les États-Unis, la France et l’Arabie saoudite. Le président libanais envisage aussi l’intégration de membres du Hezbollah dans l’armée nationale, soulignant la coopération existante dans le Sud du pays, où l’armée détruit les armes saisies.
Aoun à Al Jazeera : Le dialogue concernant l’exclusivité des armes sera bilatéral entre la présidence et le Hezbollah. La décision de confiner les armes aux mains de l’État a été prise, et sa mise en œuvre se fera par le dialogue et loin de l’usage de la force. pic.twitter.com/SFvoaCDivV
— InfoSudLiban (@InfoSudLiban) April 14, 2025
Le Hezbollah maintient le dialogue malgré les critiques
Le 10 avril dernier, le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a confirmé que le mouvement est « en contact permanent avec le président Aoun » et ouvert à une discussion sur une stratégie de défense nationale. Mais il a également dénoncé l’inaction de l’État face aux frappes israéliennes et l’occupation persistante de territoires libanais.
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De son côté, le député Ali Fayyad, du bloc Fidélité à la Résistance, a dénoncé les pressions exercées sur l’armée pour forcer le désarmement du Hezbollah, y voyant une tentative de placer le Liban sous « tutelle sécuritaire américaine ».
Le ministre de la Culture, Ghassan Salamé, a récemment critiqué l’inaction des garants du cessez-le-feu, notamment les États-Unis et la France, accusés de ne pas faire pression sur Israël pour qu’il respecte la trêve et de rester silencieux face aux violations répétées de l’accord.
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