Deux mois après l’agression militaire israélienne au Liban, plus de 200 enfants ont été tués, soit en moyenne « plus de trois » par jour, a alerté l’Unicef ce mardi. Les enfants libanais sont confrontés à « une normalisation silencieuse de l’horreur » de la même manière qu’à Gaza, déplore un porte-parole de l’agence. Focus.
Avec plus de 200 morts et 1.100 blessés au cours des deux derniers mois, les enfants libanais sont confrontés à « une normalisation silencieuse de l’horreur », a déploré mardi James Elder, porte-parole de l’Unicef. « Au Liban, de la même manière qu’à Gaza, l’intolérable se transforme tranquillement en acceptable », a-t-il ajouté. Plus de 3 500 personnes ont été tuées au Liban depuis le 8 octobre 2023.
Liban – Gaza : des « similitudes effrayantes »
« Nous devons espérer que l’humanité n’assistera plus jamais à un tel carnage d’enfants comme à Gaza, mais il y a des similitudes effrayantes pour les enfants du Liban » a alerté, ce mardi, le représentant de l’Unicef.
L’agence s’inquiète, dans un communiqué, des « similitudes effrayantes » de l’agression militaire d’Israël au Liban avec le génocide en cours à Gaza, avec notamment « l’impact psychologique grave sur les enfants ». Les signes alarmants de troubles émotionnels sont de plus en plus évidents. James Elder précise :
« Une fois de plus, les cris des enfants ne sont pas entendus. Le silence du monde devient assourdissant et nous permettons à nouveau à l’inimaginable de devenir le paysage de l’enfance. Une nouvelle normalité horrible et inacceptable. »
« C’est une guerre contre les enfants »
Depuis l’invasion israélienne au Liban le 23 septembre, plus de 3 500 libanais ont perdu la vie. rès d’un million d’habitants ont été déplacés, selon l’ONU. Les infrastructures essentielles, notamment médicales, sont fréquemment ciblées. Au 15 novembre, plus de 200 professionnels de santé avaient été tués et 300 blessés, selon les autorités libanaises.
« Il n’y a plus de mots. J’ai épuisé tous les mots pour expliquer ce qui est en train de se passer au Moyen-Orient », a regretté lundi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
« A Gaza, c’est une guerre contre les enfants. L’âge le plus fréquent des victimes est de cinq ans. (…) la guerre A déjà fait quelque 44.000 morts Dont 70% de femmes et d’enfants. »
L’UE a « du sang sur les mains »
L’ancien ministre espagnol a exprimé son amertume après l’échec de sa proposition de suspendre le dialogue politique entre l’UE et Israël en raison des violations des droits humains à Gaza. La majorité des États membres ont préféré maintenir les relations diplomatiques avec Israël.
L’ONG Oxfam a critiqué l’inaction de l’UE, déclarant qu’elle a « du sang sur les mains ». Josep Borrell sera remplacé en décembre par Kaja Kallas, ancienne Première ministre estonienne.
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