Un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, négocié sous l’égide des États-Unis et de la France, a été conclu ce mardi après plus d’un an d’opposition militaire avec l’organisation libanaise et deux mois après l’invasion de l’armée israélienne au Liban. Zoom.
Après plus d’un an de guerre transfrontalière et deux mois après l’agression militaire d’Israël au Liban, un accord de cessez-le-feu a été conclu ce mardi entre l’État israélien et le Hezbollah. L’accord est entré en vigueur ce mercredi à 4 heures du matin. Le cessez-le-feu a été principalement négocié par les États-Unis et la France. Le Hezbollah n’a pas participé directement aux négociations, laissant le champ libre au chef du Parlement libanais Nabih Berri.
L’armée israélienne « épuisé »
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a annoncé hier soir lors d’une allocution que Tel-Aviv a conclu un accord de cessez-le-feu avec le Liban. Il a déclaré que la signature de cet accord « permet à Israël de se concentrer sur la menace iranienne » et à son armée « de se reposer et aux stocks d’armes d’être réapprovisionnés ».
Selon les autorités libanaises, près de 4 000 personnes ont été tuées, par l’armée israélienne au Liban, depuis octobre 2023, majoritairement des civils. Environ 900 000 libanais ont été déplacés, selon l’ONU. Côté israélien, le Hezbollah affirme avoir tué près de 100 soldats israéliens et blessé plus de 900 depuis fin septembre.
Suite à l’annonce de la trêve au Liban, un haut responsable du Hamas a salué « une victoire et une réussite majeure pour la résistance ». Le mouvement palestinien s’est également dit « prêt » à une trêve à Gaza, avec un « accord sérieux pour retirer des prisonniers ».
Les différentes clauses de la trêve
L’armée israélienne dispose de 60 jours pour se retirer progressivement du Liban, selon les précisions fournies par un haut responsable américain. Le Hezbollah doit également se retirer de la frontière sud avec Israël. L’armée américaine apportera un soutien technique à l’armée libanaise en collaboration avec l’armée française.
Un comité militaire international fournira un soutien à l’armée libanaise en termes d’équipements, de formation et de financements. En cas de violation de part et d’autre, un comité dirigé par les États-Unis se réunira en fonction de la gravité de la violation. L’accord est basé sur la résolution 1701 des Nations Unies.
Le président américain Joe Biden a salué mardi l’accord, le qualifiant de « nouveau départ » pour le Liban. Selon lui, l’accord de trêve a été conçu pour aboutir à un arrêt permanent des hostilités entre les deux parties. Les États-Unis et la France doivent veiller à ce que l’accord de cessez-le-feu soit « mis en œuvre dans son intégralité », a t-il déclaré, dans un communiqué commun, avec son homologue français Emmanuel Macron.
Un accord mal accueilli en Israël
Cet accord a été très mal accueilli par les colons vivant au nord d’Israël. Peu après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, l’armée israélienne a appelé les colons au nord et les habitants du sud du Liban de ne pas s’approcher des positions où elle restait déployée. Malgré cet avertissement, les libanais ont déjà commencé à retourner dans leur village.
Le chef de l’opposition israélienne Yaïr Lapid a désapprouvé l’accord, estimant que « le gouvernement israélien a été entraîné vers le cessez-le-feu et n’a pas réussi à transformer les victoires militaires en exploits politiques ».
De son côté, Mahmoud al-Qamati, chef adjoint du Conseil politique du Hezbollah, a exprimé hier – sur la chaîne Al-Jazeera – ses doutes quant à l’engagement du Premier ministre israélien : « Nous doutons que Netanyahu va tenir ses engagements. Il nous a des habitués à sa perfidie. Nous ne lui permettrons pas de faire passer le piège du cessez-le-feu ».
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