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Liban : une enquête en cours pour déterminer la cause de l’explosion

Sévèrement touché par la double explosion qui a frappé le port de Beyrouth, le Liban compte ses morts et ses blessés. Dans une atmosphère de chaos, une enquête a été ouverte pour connaître les circonstances exactes qui ont mené à l’apocalypse. Le focus de la rédaction.

Bris de verres partout, des adultes et des enfants le visage ensanglanté déambulant dans les avenues de la capitale libanaise, des blocs de fumée à perte de vue.

La double explosion qui a frappé Beyrouth hier en fin de journée a replongé le pays dans les années les plus noires de son histoire, faisant plus d’une centaine de morts et au moins 4000 blessés.

Frappé successivement par une crise économique, une crise politique, un conflit larvé avec Israël et par la pandémie du Covid-19, les Libanais ont subi de plein fouet cette nouvelle catastrophe qui a fait s’effondrer plusieurs bâtiments publics et de nombreux édifices.

Et le bilan aurait pu être plus sévère étant donné le fait que l’impact de l’explosion a été absorbé en partie par la mer bordant les côtes libanaises, au point d’avoir été audible jusqu’en Chypre.

Quelle est la cause exacte de la double explosion ? Pour le moment, la piste retenue est l’explosion d’un vaste stock de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium présent depuis six années dans le port.

« Il est inadmissible qu’une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution » a déclaré à ce propos le Premier ministre libanais Hassan Diab, promettant, devant le Conseil supérieur de défense réuni en urgence, que les responsables devraient « rendre des comptes ».

Un incendie aurait causé l’explosion de cet engrais chimique potentiellement explosif.

Les causes exactes et l’origine de cet incendie, naturel ou criminel, n’ont pas encore été établies.

Cité par L’Orient le jour, le directeur général de la Sûreté générale au Liban, Abbas Ibrahim, a déclaré que les explosions étaient peut-être dues à des « matières explosives confisquées depuis des années », mais il a ajouté que l’enquête en cours devrait déterminer « la nature exacte de l’incident ».

Conflit au sud-Liban et affaire Hariri

La piste criminelle est-elle pour autant écartée ? Impossible de le savoir à ce stade de l’enquête.

La déclaration du président américain Donald Trump qui a déclaré avoir eu des entretiens avec des experts militaires américains évoquant une bombe ont semé le doute.

Le Pentagone n’a pas commenté cette déclaration.

L’hypothèse de la plausibilité d’une origine criminelle est évoquée par certains commentateurs qui rappelle qu’au Liban « tout est possible », et que l’explosion intervient une semaine après des tensions au sud du Liban dans les fermes de Chebaa.

Israël a déclaré pour sa part n’avoir rien à voir avec cette explosion.

La catastrophe intervient aussi à l’imminence de la décision rendue ce vendredi par le Tribunal spécial pour le Liban sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, tué dans un attentat le 14 février 2005, avec 26 autres victimes et 226 blessés.

Quatre membres du Hezbollah, jugés par contumace, ont été accusés par le TSL. Le Hezbollah, qui a appelé mardi soir à l’unité nationale afin de surmonter une « douloureuse tragédie », a toujours nié toute implication dans cet attentat.

Hasard de calendrier ou pas, cette double explosion a déclenché une grande vague de solidarité internationale.

La France a proposé son aide humanitaire par la voix directe du président Macron.

Plusieurs tonnes de matériel médical et des urgentistes ont été envoyés par Paris. L’Allemagne, l’Angleterre, les Etats-Unis et l’Iran ont aussi proposé leur aide aux autorités libanaises.

D’ici là, selon l’Express, le Conseil supérieur de défense « recommande » au gouvernement de décréter l' »état d’urgence » pour deux semaines dans la ville de Beyrouth.

Durant cette période, un « pouvoir militaire suprême sera chargé de toutes les prérogatives en matière de sécurité », selon le communiqué de clôture du Conseil supérieur de défense.

Le gouvernement doit tenir une réunion d’urgence ce mercredi.

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