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L’Inde sous tension après le viol et le meurtre d’une médecin

L'Inde en proie à une explosion de violences sexuelles Mizane.info

Le viol et l’assassinat d’une médecin indienne de Calcutta est la dernière affaire en date d’une nombreuse série qui place l’Inde parmi les pays les plus dangereux au monde pour les femmes. Focus.

Quatorze jours après le viol et l’assassinat d’une médecin dans un hôpital public de Calcutta, l’émotion reste vive en Inde. Des manifestations quotidiennes ont lieu dans la capitale du Bengale-Occidental, réunissant médecins et citoyens indignés par ce crime. Le corps de l’interne de 31 ans, surnommée « l’Abhaya » pour préserver son anonymat, a été retrouvé mutilé le 9 août dans une salle de réunion où elle dormait après une garde de 36 heures, faute de lieu de repos adéquat.

Inde : la nécessité d’une loi punitive

Le principal suspect est un volontaire de la police locale, mais l’enquête continue pour déterminer les responsabilités au sein de l’hôpital.

« Nous demandons au gouvernement de légiférer. Un texte de loi est prêt sur la prévention des violences depuis 2019, mais il n’a jamais été soumis au Parlement, explique un interne en neurologie, requérant l’anonymat. Nous avons besoin de dispositifs applicables à tous les hôpitaux pour sécuriser les hôpitaux, les gardes, notamment la nuit où il est fréquent de recevoir des patients alcoolisés, violents, et pour doter les équipes médicales d’installations obligatoires, comme les toilettes, les salles de repos avec des lits et des douches, et d’agents de sécurité. »

Jeudi, lors de l’audience sur le viol et l’assassinat de la médecin à Calcutta, le président de la Cour suprême a exhorté les médecins à reprendre le travail pour éviter une crise sanitaire. Il a rappelé qu’un groupe d’experts a été mis en place pour améliorer les conditions de travail. Cet appel a été entendu, et l’AIIMS a appelé à la reprise du travail, tout en annonçant l’installation de caméras de vidéosurveillance avec reconnaissance faciale pour renforcer la sécurité.

Des défaillances dans l’enquête

La Cour suprême de l’Inde joue un rôle clé dans l’élucidation de l’affaire et a entendu un représentant du Bureau central d’enquêtes (CBI), qui a relevé des anomalies et tentatives de dissimulation de la part de l’hôpital et de la police, initialement chargée de l’enquête. Des retards significatifs ont été signalés, notamment les 14 heures écoulées entre la découverte du corps et le dépôt de plainte. Le corps a été incinéré peu après l’autopsie, et l’ancien directeur de l’hôpital, limogé après le meurtre, est toujours interrogé. La méfiance est telle que le CBI a obtenu l’autorisation d’utiliser un détecteur de mensonges sur lui et quatre autres médecins.

La Cour suprême a critiqué Mamata Banerjee, la cheffe du gouvernement du Bengale-Occidental, pour sa gestion défaillante de la police et de la situation dans les hôpitaux. En réaction, des grèves de médecins ont éclaté à travers le pays pour protester contre l’état déplorable des infrastructures de santé publique. Le gouvernement consacre moins de 2 % du PIB à la santé, un chiffre insuffisant pour répondre aux immenses besoins de la population, majoritairement pauvre et incapable d’accéder aux soins privés, coûteux mais de meilleure qualité.

La corruption du système indien

Les hôpitaux dépendent largement des étudiants en médecine, qui sont surchargés de travail. « La situation des médecins dans les hôpitaux publics de ce pays est épouvantable, mais elle est pathétique au Bengale-Occidental, témoigne le médecin Shouradipta Chandra, à New Delhi. Pas de sécurité, pas d’endroit pour se reposer pour les médecins qui travaillent soixante-douze heures d’affilée, des conditions de travail inhumaines. Un système corrompu de la base jusqu’aux chefs. La situation est toujours la même. Année après année, nos cris sont vains. »

À New Delhi, les soignants des principaux hôpitaux publics ont cessé le travail pendant onze jours pour demander justice pour un collègue et exiger de meilleures conditions de travail. À l’Institut indien des sciences médicales de New Delhi (AIIMS), la situation est devenue critique, avec 90 % des opérations ajournées et des patients en attente de soins. Les grévistes, rassemblés à Jantar-Mantar, ont affirmé qu’ils ne reprendraient le travail que si le gouvernement instaurait une loi garantissant des protocoles obligatoires en matière de sécurité et d’équipements. Leurs pancartes portaient des slogans exigeant la sécurité au travail.

« Nous demandons au gouvernement de légiférer. Un texte de loi est prêt sur la prévention des violences depuis 2019, mais il n’a jamais été soumis au Parlement, explique un interne en neurologie. Nous avons besoin de dispositifs applicables à tous les hôpitaux pour sécuriser les hôpitaux, les gardes, notamment la nuit où il est fréquent de recevoir des patients alcoolisés, violents, et pour doter les équipes médicales d’installations obligatoires, comme les toilettes, les salles de repos avec des lits et des douches, et d’agents de sécurité. »

Jeudi, lors d’une audience sur le viol, le président de la Cour suprême de l’Inde a exhorté les médecins à reprendre le travail pour éviter une crise sanitaire, rappelant qu’un groupe d’experts avait été formé pour améliorer leurs conditions de travail. Cet appel a été entendu, et l’AIIMS a annoncé la reprise du travail, affirmant que les soins aux patients restaient leur priorité. Pour apaiser les tensions, le directeur de l’établissement a annoncé l’installation expérimentale de caméras de vidéosurveillance avec reconnaissance faciale au département mère-enfant pour renforcer la sécurité.

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