A Paris, à l’institut Curie, une IA permet d’identifier l’origine précise d’un cancer et ainsi permettre un traitement adapté le plus rapidement possible. Le cancer, actuellement deuxième cause de décès prématuré, pourrait devenir la première cause de mortalité d’ici 2050. Zoom.
A Paris, l’institut Curie a developpé une intelligence artificielle capable d’identifier avec précision l’origine de cancers complexes avec un taux de réussite très élevé, ce qui pourrait améliorer l’adaptation des traitements et augmenter le taux de survie en France.
Actuellement, le cancer est la deuxième cause de décès prématuré, derrière les maladies cardiovasculaires, mais selon une étude, il pourrait devenir la toute première cause de décès d’ici 2050.
Identifier l’origine des cancers
Le docteur Sarah Watson a exploré l’idée que les métastases pourraient conserver une trace génétique de leur origine, permettant de localiser et traiter le cancer à sa source. Pour vérifier cette hypothèse, l’Institut Curie, en collaboration avec d’autres centres en France, a entrainé une IA à identifier l’origine des cancers à partir des séquences ARN de tumeurs biopsiées.
Testée sur des échantillons dont l’origine etait inconnue, – dans plus de 80% des cas, l’IA a pu nous indiquer le tissu d’origine avec des scores de prédiction extrêmement élevés – explique Sarah Watson :
Les patients pour lesquels on est capable d’identifier le tissu d’origine ont une (durée de) survie triplée par rapport aux patients dans le cas contraire
Des chances de survie multipliées par trois
Pour les patients, c’est une révolution : ceux bénéficiant de traitements ciblées triplent leurs chances de survie. Sur 200 IRM de cancers agressifs chez des femmes, la technologie a permis de prédire l’efficacité des traitements, évitant ainsi des chimiothérapies inutiles.
La géneralisation de cette technologie en France est cruciale, suffisamment pour que l’IA soit déjà integrée à la prise en charge à l’Institut Curie et qu’elle soit étendue à l’échelle nationale dans un plan de séquençage.
Actuellement la deuxième cause de déces prématuré, le cancer pourrait devenir la première cause de décès d’ici 2050. Cette projection provient des chercheurs de l’Université du Queensland, qui ont étudié les statistiques des 30 cancers les plus courants dans le monde et réalisé des projections démographiques.
Le cancer, première cause de mortalité en 2050
Les scientifiques ont d’abord constaté que les hommes sont plus touchés par le cancer, avec des taux de cancer et de décès plus élevés que chez les femmes. En utilisant des données provenant de 185 pays, ils ont projeté l’incidence du cancer et les décès chez les hommes pour 2050.
Chez les hommes de plus de 65 ans, les cas de cancer devraient grimper en flèche, passant de 6 millions en 2022 à 13,1 millions en 2050, et les décès de 3,4 millions à 7,7 millions au cours de la même période
Le cancer du poumon devrait causer le plus grand nombre de cas et de décès, avec une augmentation de plus de 87 % par rapport à 2022. Le cancer de la prostate est en seconde position, avec un nombre de décès prévu en hausse de 136 %, attribué au vieillissement et à l’allongement de l’espérance de vie.
Les décès liés au cancer de la peau et à celui de la vessie devraient également augmenter, en raison de l’exposition au soleil et du tabagisme.
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