Le Parlement a définitivement approuvé mardi la loi sur l’immigration. Le Rassemblement national a salué « une victoire idéologique » tandis que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est félicité de l’adoption d’un texte « fort et ferme ». La gauche a déploré la validation d’une « loi directement inspirée du programme de Jean-Marie Le Pen ». Mizane info fait le point.
Après une semaine intense de négociations et de revirements, l’Assemblée a votée le projet de loi immigration avec 349 voix pour et 186 voix contre, sur 573 votants. En amont, le Sénat, dominé par la droite et le centre, avait adopté par 214 contre 114 le texte de loi issu des tumultueux débats de la Commission mixte paritaire.
Alors que la droite salue « une victoire historique », la gauche dénonce « un nouvel axe politique » obtenu grâce aux votes des députés du Rassemblement national. Un malaise palpable se faisait sentir au sein la majorité macroniste où plusieurs députés étaient également défavorable au projet de loi.
Une victoire idéologique pour l’extrême droite
Les Républicains et le Rassemblement National ont finalement joint leurs voix à celle de la majorité gouvernementale. L’Assemblée a entérinée, hier soir, le projet de loi immigration une semaine après une motion de rejet initiée par les partis de gauche et une partie de la droite.
Bien que le texte de loi a été voté en intégralité par le groupe RN, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est félicité de l’adoption d’un texte « fort et ferme sans les voix des députés du RN ». Une déclaration nuancée par le député d’extrême droite Jean Philippe Tanguy :
« Ce soir, si les députés du Rassemblement national votaient contre, ce texte ne passait pas contrairement aux mensonges proférés par M. Darmanin. C’est une victoire totale des idées défendues par Marine Le Pen »
Plus tôt dans la journée, Marine Le Pen se réjouissait d’une « victoire idéologique ». De son côté le président des LR, Eric Ciotti, saluait une « victoire historique pour la droite ».
Une victoire écœurante pour la gauche
Pour la gauche, ce texte de loi est « directement inspirée du programme de Jean-Marie Le Pen ». « Préférence nationale dans les prestations sociales, déchéance de nationalité, remise en cause du droit du sol », la présidente du groupe LFI, Mathilde Panot a énuméré les convergences du texte avec les idées traditionnelles de l’ancien « Front national« .
Le chef de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a également déploré une « écœurante victoire » acquise grâce aux voix de l’extrême droite. Même déception chez une partie des députés du groupe majoritaire où le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a présenté hier sa démission à la Première ministre Elisabeth Borne,
Certaines mesures sont contraire à la Constitution
La première ministre Elisabeth Borne a reconnu, ce mercredi, que des mesures de la loi sur l’immigration votée mardi soir étaient sans doute inconstitutionnelles. Elle a admis que le texte « serait amené à évoluer » après l’examen du Conseil constitutionnel.
Entre les durcissements drastiques de l’accès à l’Aide personnalisée au logement (APL), des conditions du regroupement familial, d’un titre de séjour et la fin de l’automaticité de l’obtention de la nationalité française à la majorité pour les personnes nées en France de parents étrangers, les associations d’aide aux migrants ont fait part de leur impression de « se réveiller en plein cauchemar ».
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