Une commission d’enquête de l’ONU estime, ce jeudi, que « les autorités israéliennes ont en partie détruit la capacité des Palestiniens à Gaza – en tant que groupe – à faire des enfants ». Les attaques « systématiques » d’Israël contre la santé sexuelle et reproductive à Gaza sont des « actes génocidaires », dénonce la commission d’enquête. Focus.
Les attaques « systématiques » menées par Israël contre la santé sexuelle et reproductive à Gaza sont des « actes génocidaires », a déclaré, ce jeudi, une commission d’enquête des Nations unies. D’après cette commission, Israël a commis deux types d’acte constitutifs d’un génocide à Gaza : les « mesures visant à entraver les naissances » et la « soumission intentionnelle » d’un groupe à des conditions de vie « devant entraîner sa destruction physique ».
Deux types d’actes génocidaires
« La Commission a constaté que les autorités israéliennes ont en partie détruit la capacité des Palestiniens à Gaza – en tant que groupe – à faire des enfants, à travers la destruction systématique des soins de santé sexuelle et reproductive, ce qui correspond à deux catégories d’actes génocidaires », précise la commission d’enquête dans un communiqué.
La présidente de la commission, Navi Pillay, a souligné que « le ciblage des installations de soins de santé reproductive, notamment par des attaques directes contre les maternités et la principale clinique de fécondation in vitro de Gaza, combiné à l’utilisation de la famine comme méthode de guerre, a eu un impact sur tous les aspects de la reproduction ».
Ces actes ont provoqué des « souffrances physiques et mentales immédiates aux femmes et aux jeunes filles », tout en ayant des « effets irréversibles à long terme sur la santé mentale et sur la capacité des Palestiniens, en tant que groupe, à faire des enfants », a-t-elle ajouté.
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— AJ+ français (@ajplusfrancais) March 13, 2025
Destruction volontaire des systèmes de santé reproductive
La commission cite notamment la destruction, en décembre 2023, par l’armée israélienne, de la clinique de fécondation in vitro Al-Basma, qui conservait des milliers d’embryons. Cette destruction « visait à empêcher les naissances de Palestiniens à Gaza » et constitue « un acte génocidaire », selon la commission créée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en 2021.
La commission accuse également Israël d’avoir bloqué l’aide humanitaire et imposé des conditions de vie ayant pour objectif « la destruction physique des Palestiniens de Gaza », un autre acte constitutif de génocide.
« Des femmes et des jeunes filles sont mortes de complications liées à la grossesse et à l’accouchement en raison des restrictions imposées par Israël, qui leur ont refusé l’accès aux soins de santé reproductive – des actes qui relèvent du crime contre l’humanité d’extermination », conclut la commission.
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