Mercredi dernier, le député LFI du Rhône, Idir Boumertit, a interpellé la ministre de l’Éducation nationale, lors d’une commission parlementaire, réclamant le « rétablissement du contrat d’association avec l’État » du lycée Al-Kindi. Quelques jours plus tôt, le député Abdelkader Lahmar avait lui aussi exprimé son soutien à l’établissement scolaire privé. Focus.
Depuis le 10 janvier, la préfecture du Rhône a mis fin aux contrats d’association entre l’État et le lycée privé musulman Al-Kindi. Cette décision, qui prendra effet à la rentrée 2025, privera l’établissement de ses subventions publiques. La mesure a suscité de nombreuses critiques, tant de la part des institutions musulmanes locales que de certains députés du Rhône.
Une décision différenciée et incompréhensible
Le mercredi 12 février, lors d’une commission parlementaire, le député Idir Boumertit (LFI) a interpellé la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, l’interrogeant sur la possibilité de « revenir au cadre républicain égalitaire et rétablir sans délai le contrat d’association de l’État avec le lycée Al-Kindi afin de lui permettre de poursuivre sereinement sa mission éducative républicaine ».
Dans un extrait de l’échange, publié sur son compte X (ex-Twitter), le député fustige ce qu’il perçoit comme un « deux poids, deux mesures » entre le lycée Al-Kindi et l’établissement privé Stanislas à Paris. « Le lycée a scrupuleusement répondu aux exigences de l’Éducation nationale et pris toutes les mesures nécessaires à la suite des inspections ».
« Cette décision est donc incompréhensible et semble motivée par autre chose que la réussite des élèves. D’autant plus en comparaison aux traitements réservés à d’autres établissements privés, comme le lycée Stanislas à Paris mis en cause pour des faits bien plus graves. »
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« Il faudra continuer à se battre »
Le lycée Al-Kindi était notamment accusé de « manquements pédagogiques », « administratifs » et « d’atteintes aux valeurs de la République ». La préfète d’Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, est la « seule décisionnaire quant à un éventuel rétablissement du contrat », a rappelé Élisabeth Borne dans sa réponse.
« S’agissant du déconventionnement du lycée, c’est une décision qui relève de la préfecture (…), des instances ad hoc qui doivent pouvoir faire l’objet de recours et je ne peux pas me prononcer sur le sujet. »
Précédemment, le député LFI du Rhône Abdelkader Lahmar a lui aussi exprimé son soutien à l’établissement scolaire. Dans une vidéo publiée le 27 janvier, il déclare : « Il faudra continuer à se battre pour que les droits des enfants de cet établissement puissent être rétablis ».
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