Riyad Mahrez, attaquant à Manchester City, est le joueur algérien le plus populaire du moment. Plébiscité sur les réseaux sociaux, ce maestro du terrain déploie sa qualité technique au service d’une carrière déjà prometteuse. Son portrait signé Gianguglielmo Lozato sur Mizane.info.
Sur une vaste échelle temporelle, nous connaissons bien des sportifs de haut niveau. A la cessation de leur activité, une certaine inégalité de jugement apparaît puisque certains passent à la postérité (Jesse Owens, Pelé, Platini, Zidane, Maradona…) tandis que d’autres sombrent dans les archives destinées à la section oubliettes. A l’heure actuelle, le football nous donne à contempler les exploits répétés de Riyad Mahrez, international algérien candidat potentiel à la postérité.
Mahrez c’est la classe sur le terrain. Très bon technicien, il sait régaler les spectateurs au niveau des attentes, des résultats donc, au niveau de l’implication sur le terrain, au niveau du festival qu’il nous donne à contempler. Devenu incontournable en équipe nationale, il a su s’illustrer en championnat anglais, à Leicester puis à Manchester City. Il est intéressant de relever au passage que seul Eric Cantona avait été jusqu’à présent l’unique footballeur natif de France à avoir été sacré champion d’Angleterre avec deux clubs différents. Les récentes prestations n’ont fait que confirmer le talent du milieu offensif affilié aux Fennecs.
L’auteur du plus beau but de la CAN 2019 a fait souffrir le Real Madrid puis le PSG en Ligue des Champions. Mahrez est passé du statut de joueur confirmé à celui de star. Son implication sur trois des quatre buts marqués par son équipe lors de la confrontation avec les parisiens renforce cette impression d’alliage entre la forme et le fond. Cet aspect tant analytique que synthétique de son jeu n’est pas sans rappeler les plus grands joueurs. Le footballeur en question est passé du rôle d’animateur à celui de créateur, sachant se repositionner comme avant-centre, comme ailier, comme attaquant de soutien suivant les configurations de jeu.
Un leadership qui s’exprime, le mauvais caractère en moins à la façon d’un Hristo Stoichkov capable d’évoluer sur tous les fronts du secteur offensif dans la grande équipe de Bulgarie de 1994.Cette polyvalence lui est rendue possible par sa faculté à très bien jouer les solistes tout comme celle de bien faire jouer les partenaires.
Mahrez s’est bonifié avec le temps. Sa science du dribble demeure l’apanage prioritaire de cet attaquant désormais convoité par l’OM et le Real Madrid. Autre point fort : l’effet de surprise qu’il sait déclencher d’une phase de jeu à l’autre, ce qui a pour effet de briser les lignes adverses. Ceci s’ajoutant à une agilité évidente pour cet homme au physique équilibré, ni grand ni petit (1,79 mètre) et au fait qu’il ait progressé dans le registre du démarquage. Juste un détail à déplorer pour le champion d’Afrique 2019 : un jeu de tête déficient en certaines circonstances. Comme un certain Zinedine Zidane (sauf à la finale du mondial 1998). Zidane l’international français dont le deuxième prénom est Yazid et sonne presque comme l’anagramme de Riyad. Zidane c’est aussi le patronyme de Djamel, dernier buteur de l’Algérie à la coupe du monde 1986, avant que ne s’enclenche la grande parenthèse internationale. La lettre « Z » nous la retrouvons avec le nom de famille Mahrez, postée à la fin comme une conclusion.
Un nom plein de promesses, faisant penser à Sidi Mahrez le saint patron de la ville de Tunis. En parallèle un prénom, Riyad, identique au nom de la capitale Saoudienne et faisant penser au mot « riyada » sport en arabe. Un prénom préfigurant la tenue et la venue. La tenue de la coupe du monde dans la Péninsule Arabique, au Qatar ; la venue de l’international algérien. Un petit côté annonciateur comme si le joueur offensif allait être le messager de la délégation algérienne. En plus de cela, Mahrez a même droit à sa présence dans les tabloids anglais, ce qui confirme son accession au vedettariat.
Au vu de la moyenne d’âge de l’effectif algérien, notamment de certains joueurs cadres, l’Algérie aura l’occasion de se retrouver à son zénith pour Qatar 2022. L’occasion pour Riyad Mahrez de briller de mille feux dans cet Orient des mille et une nuits. Là où le soleil se lève, et où le football algérien pourra se donner les moyens de juguler toutes les critiques. Mahrez, récemment adoubé par Zidane en personne au niveau des éloges, se pose en créateur ayant franchi un palier. Avec l’Algérie se présentera l’occasion d’affoler adversaires, bookmakers et journalistes. Il n’est pas exclu que les Fennecs puissent arriver cette fois dans le dernier carré.
Gianguglielmo Lozato