La mobilisation des étudiants et professeurs issus de plusieurs universités marocaines s’intensifie pour exiger l’arrêt des partenariats avec des campus israéliens, accusés d’être « impliqués dans des crimes et des violations flagrantes des droits fondamentaux du peuple palestinien ». Zoom.
Plusieurs collectifs d’étudiants et de professeurs d’universités du Royaume marocain se mobilisent contre les accords de partenariat avec des universités israéliennes, connus pour leurs programmes de recherche avec l’armée ou les services de sécurité d’Israël.
De récentes cérémonies de remise de diplômes ont d’ailleurs été perturbées ou annulées en raison d’actions symboliques pro-palestiniennes organisées par les étudiants. Ces protestations dans le milieu universitaire marocain devraient s’intensifier à la rentrée.
Lettre ouverte et pétitions
Le 27 mai, 1 256 étudiants et diplômés de l’université Mohammed VI polytechnique (UM6P) ont adressé une lettre à leur président, appelant à la rupture des liens entre l’établissement et ses partenaires israéliens. Ils protestent contre les accords de partenariat signés avec huit universités israéliennes, accusées de mener des programmes de recherche avec l’armée israélienne.
Regroupés sous l’appellation « mouvement contre la normalisation académique », le collectif estudiantin estime que les universités israéliennes sont « directement impliquées dans des crimes et des violations flagrantes des droits fondamentaux du peuple palestinien et des droits de l’homme en général ».
La pétition compte déjà plus de 1 000 signataires, soit près d’un cinquième des étudiants de l’UM6P. Les protestataires ont déjà rencontré un membre du conseil de gestion de l’université, le 20 juin, pour une médiation sur le sujet.
Annulation des cérémonies de remise de dplômes
Ces derniers jours, plusieurs cérémonies de remise de diplômes, au cours desquelles des étudiants projetaient de porter des symboles propalestiniens, ont été perturbées ou annulées.
Le vendredi 12 juillet, la faculté de gouvernance, sciences économiques et sociales (FGSES) a annulé sa remise de diplômes, où des étudiants prévoyaient « le port de keffiehs et la lecture de messages de soutien à la cause palestinienne étaient prévus ».
Une annulation similaire a eu lieu à la faculté des lettres et des sciences humaines (FLSH) de l’université Mohammed V de Rabat. Le samedi 13 juillet, le doyen de la faculté des sciences Ben M’Sik de Casablanca a refusé de remettre une distinction à une étudiante « parce qu’elle arborait un keffieh », une décision dénoncée par le Syndicat marocain de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Smesrs).
Les professeurs suivent le mouvement
Le corps enseignant se mobilise également contre les partenariats universitaires avec Israël. À Tétouan, plus de 600 professeurs et cadres de l’université Abdelmalek Essaâdi ont remis le 31 mai une pétition à leur président, exigeant la rupture des relations avec l’université de Haïfa.
Des pétitions et lettres de protestation sont aussi en préparation à l’institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV) de Rabat, en réaction à une convention signée avec l’université hébraïque de Jérusalem. Le représentant local du Smesrs critique la situation à Gaza et en Cisjordanie, ainsi qu’une coopération déséquilibrée entre Rabat et Tel-Aviv.
Un mouvement étudiant contre la normalisation académique se forme, incluant des établissements publics et privés, comme l’université internationale de Rabat (UIR) et l’université Euromed de Fès (UEMF), qui ont aussi noué des partenariats avec Israël. Ces protestations surviennent alors que le Maroc renforce ses liens en matière de défense avec Israël.
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