Des milliers de personnes ont manifestés ce dimanche à Paris « contre la vie chère » dans les territoires d’outre-mer. Rodrigue Petitot, chef du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), souhaite désormais « délocaliser le combat » à Paris. Explications.
Ce dimanche, plusieurs milliers de personnes issues de la diaspora antillaise ont manifesté à Paris contre la vie chère dans les territoires d’outre-mer (Martinique, Guadeloupe et Nouvelle-Calédonie). « Cette manifestation est là pour faire du bruit et faire connaître la situation aux autres Français », a expliqué Louis-Philippe Mars, vice-président de l’association Doubout (debout, en créole).
L’importance du combat de la diaspora
« Non à la vie chère ! », « Monopole criminel », « Békés insatiables ». La foule s’est faite entendre ce dimanche, sur la place Denfert-Rochereau à Paris, dans une ambiance festive. Les manifestants ont ensuite tenté de rallier le ministère des Outre-mer.
Rodrigue Petitot, leader du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), présent sur place, a sougliné qu’il était « important de montrer à la diaspora qu’on voit le combat qu’ils sont en train de mener ici pour appuyer notre combat là-bas ».
Pour rappel, en Martinique, les mobilisations se multiplient depuis plusieurs mois. Les locaux dénoncent des prix trop élevés et un coût de la vie largement supérieur à celui de l’hexagone.
Des négociations sans la présence du « peuple »
La mobilisation parisienne s’est tenue deux semaines après la signature d’un protocole entre l’État, les élus martiniquais et les acteurs de la distribution. Ce protocole vise à diminuer progressivement de 20% les prix de 6.000 produits alimentaires.
Cependant, cet accord a été rejeté par le RPPRAC qui déplore l’absence du « peuple » à « la table des négociations ». Rodrigue Petitot, leader du mouvement, rétorque :
« Nous sommes les représentants du peuple et le moindre respect, ce serait de mettre le peuple à la table. (…) les Martiniquais sont dans l’attente (…) du même respect que les Français de l’Hexagone »
Des personnalités antillaises s’engagent
Le combat mené par les Martiniquais contre « la vie chère » a inspiré de nombreuses personnalités antillaises. L’ex-footballeur Thierry Henry a sonné la charge sur un plateau TV en dénonçant une injustice et le traitement « à part » des territoires d’outre-mer.
Le judoka Teddy Riner, interrogé par Martinique la 1ère, a également dénoncé le « deux poids, deux mesures » entre la situation dans les départements d’outre-mer et les départements hexagonaux :
« J’aimerais comprendre pourquoi c’est plus cher pour nous. J’aimerais comprendre pourquoi on nous traite autrement. On est Français ou on n’est pas Français ? »
Les humoristes Waly Dia et Donnel Jack’sman ont aussi suivi le mouvement. Ce dernier a déploré dans une vidéo la « solitude » des frères et sœurs martiniquais et guadeloupéens « dans ce combat ».
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