Deux mois après le second tour des élections législatives du 7 juillet, Emmanuel Macron a nommé, jeudi 5 septembre, l’ex-commissaire européen de droite, Michel Barnier, au poste de Premier ministre. Le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé une élection qui « a été volée ». La rédaction fait le point.
Au terme de sept semaines d’attente après le second tour des élections législatives du 7 juillet, qui a vu la coalition du Nouveau Front populaire (NFP) arriver en tête, Emmanuel Macron a enfin nommé, ce jeudi, Michel Barnier, issu du parti Les Républicains (LR), au poste de Premier ministre.
Cette nomination a suscité la colère des membres du Nouveau Front populaire et des réactions plutôt favorables des leaders des partis de droite (RN et LR).
Un mépris du « choix issu des urnes »
Emmanuel Macron a demandé à Michel Barnier de « constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays », a annoncé ce jeudi l’Elysée. Ce choix survient après une longue série de consultations par le président de la République.
Les deux autres « prétendants », Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand, ont été écartés mercredi. Bernard Cazeneuve a été écarté en raison de sa volonté de maintenir un programme de gauche tandis que Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France, a été écarté à cause des menaces de censures simultanées du NFP et du Rassemblement national (RN).
La nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre a provoqué des réactions hostiles du Nouveau Front populaire. Le chef du parti de La France insoumise (LFI)Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une élection qui « a été volée ».
« Emmanuel Macron refuse de respecter la souveraineté populaire et le choix issu des urnes alors que le Nouveau Front populaire a obtenu le plus grand nombre de sièges lors du second tour des élections législatives »
Un précedent « dramatique et dangereux » pour la démocratie
Jean-Luc Mélenchon a appelé à une « mobilisation la plus puissante possible » le 7 septembre pour s’opposer à la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre. Olivier Faure, chef du Parti socialiste, considère cette nomination comme une preuve d’une « crise de régime » :
« Dans toutes les démocraties du monde, c’est la coalition arrivée en tête qui est appelée à former un gouvernement. Jamais le parti qui a perdu l’élection. Créer ce précédent serait dramatique et dangereux pour les institutions elles-mêmes »
Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti Les Écologistes, rappelle que « le président a fait les yeux doux à l’extrême droite » afin d’obtenir une non censure du gouvernement. Ian Brossat, porte-parole du Parti communiste français (PCF), a qualifié la nomination de Michel Barnier de « foutage de gueule total ».
La droite exulte
Le Rassemblement national (RN) a accueilli plutôt favorablement la nomination de Michel Barnier. Marine Le Pen, présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, a indiqué que le nouveau Premier ministre « semble répondre au moins au premier critère que nous avions réclamé ».
« Michel Barnier semble répondre au moins au premier critère que nous avions réclamé, c’est-à-dire un homme qui soit respectueux des différentes forces politiques et capable de pouvoir s’adresser au Rassemblement national, qui est le premier groupe de l’Assemblée nationale, de la même façon qu’aux autres groupes »
Pour le parti présidentiel Renaissance, Emmanuel Macron a « rempli son rôle constitutionnel » en vue d’un « gouvernement stable ». Laurent Wauquiez, chef de file des députés de la Droite républicaine, s’est dit très enthousiaste et souligné que Michel Barnier « est un homme d’une grande qualité qui a tous les atouts pour réussir dans cette difficile mission qui lui est confiée ».
Pour rappel, Michel Barnier s’était déclaré, dans les colonnes du Figaro, favorable à l’interdiction du voile « dans l’espace public et dans les universités ».
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