La mobilisation contre la vie chère a été marquée par plusieurs nuits de violences en Martinique. Un couvre-feu a été décrété dans certains quartiers de Fort-de-France et du Lamentin, et le préfet a annoncé l’arrivée de renforts. Selon l’Insee, les prix alimentaires en Martinique sont 40 % plus élevés que dans l’Hexagone. La rédaction fait le point.
Les mobilisations contre la vie chère en Martinique, débutées début septembre, se sont transformées en nuits de violence. Selon une étude de l’Insee publiée en 2022, les prix alimentaires sur l’île sont 40 % plus élevés que dans l’Hexagone.
En réponse à cette situation, le préfet de Martinique a annoncé, le mercredi 18 septembre, la mise en place d’un couvre-feu de 21 heures à 5 heures (heure locale) jusqu’au 23 septembre dans certains quartiers de Fort-de-France et du Lamentin.
La colère montre d’un cran
Les manifestations en Martinique ont commencé le 1er septembre, avec plusieurs centaines de manifestants bloquant le port de Fort-de-France pour protester contre la vie chère et demander un alignement des prix alimentaires sur ceux de l’Hexagone.
En réponse, l’État, les élus et les acteurs économiques de l’île se sont engagés lors d’une réunion d’urgence à une « baisse durable des prix de 20 % en moyenne de 2 500 produits de grande consommation », selon un communiqué de la préfecture de Martinique du 5 septembre.
Depuis, sans réponse concrète aux revendications, la colère est monté d’un cran et des quartiers de Fort-de-France et du Lamentin sont régulièrement bloqués et des barricades incendiées. La tension a culminé le 14 septembre avec des tirs visant le commissariat de Fort-de-France, selon la préfecture.
Un couvre feu décrété dans certaines zones
Ce mercredi, le préfet de l’île, Jean-Christophe Bouvier, a décrété un couvre-feu dans certains quartiers de Fort-de-France et du Lamentin, en vigueur de 21 heures à 5 heures (heure locale) jusqu’au 23 septembre. Selon l’Insee, les prix alimentaires en Martinique sont 40 % plus élevés que dans l’Hexagone.
Avant d’arriver dans les rayons martiniquais, les produits subissent un circuit coûteux : achat en France hexagonale, transport, octroi de mer (une taxe spécifique aux Outre-mer), et enfin, la marge des distributeurs, ce qui gonfle le prix final. Serge Letchimy le président du conseil exécutif de la Martinique, exhorte l’État a prendre des « décisions fortes » :
« Il faut prendre un décret, pendant trois ans, avec des prix bloqués sur 54 familles de produits. Nous demandons aussi à l’État de mettre la TVA à zéro. Nous demandons aussi aux grossistes et aux distributeurs de faire tomber leurs marges. Il faut revendiquer ça pour que les gens puissent manger »
Le « bouclier qualité prix », instauré après la grande grève générale de 2009 pour modérer les prix des produits de grande consommation, ne semble pas suffire à satisfaire la population.
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