Le pape François est mort ce lundi 21 avril à Rome, succombant à un accident vasculaire cérébral (AVC) a annoncé le Vatican. Il était le premier évêque de Rome, originaire d’Argentine, à la tête de l’Église catholique. Son pontificat a été marqué par un engagement profond en faveur des déshérités, de l’écologie et du dialogue interreligieux, particulièrement avec l’Islam. Focus.
Le pape François est décédé hier matin à Rome, à l’âge de 88 ans, des suites d’un « arrêt cardiovasculaire irréversible ». Élu en 2013 après la renonciation de Benoît XVI, Jorge Mario Bergoglio, devenu François, a marqué son pontificat par son engagement en faveur des plus démunis et du dialogue interreligieux mais aussi contre la guerre, notamment en Ukraine et en Palestine.
Esprit de paix et d’ouverture
Il y a douze ans, le 13 mars 2013, les cardinaux du monde entier élisaient à Rome le 266ᵉ pape de l’Église catholique. Premier pontife originaire d’Amérique latine, le jésuite argentin avait alors choisi le nom de François. Ce lundi 21 avril 2025, il s’est éteint. Lorsqu’il accède à la tête de l’Église à 76 ans, le pape est fortement animé par les causes sociales qui façonneront son pontificat.
Salué pour son esprit de paix et son ouverture, le message du pape François s’est constamment appuyé sur la fraternité et le dialogue, en particulier avec les autres confessions religieuses, notamment l’islam. Il a également insisté sur l’urgence climatique et la lutte contre les violences sexuelles au sein de l’Église. La Conférence des évêques de France souligne ses combats pacifiques :
« Il a appelé l’humanité à croire en la fraternité, notamment en s’appuyant sur le dialogue entre les religions, et à prendre en compte en priorité les besoins (…) des personnes pauvres »

Dialogue constant avec l’Islam et les musulmans
Parmi les moments marquants de son pontificat, son voyage à Abou Dhabi en 2019 où il signe avec le grand imam d’Al-Azhar un « document sur la fraternité humaine », prônant la paix et la coexistence, rejetant à la fois « l’extrémisme athée et agnostique » et « le fondamentalisme religieux ».
En 2021, au cœur de la pandémie, il se rend en Irak pour une rencontre historique avec l’Ayatollah chiite Al-Sistani. Le pape avait aussi dialogué, en 2019, avec Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, dans un effort pour faire reconnaître Jérusalem comme ville pluriconfessionnelle et soutenir la reconnaissance d’un État Palestinien.
L’imam d’Al-Azhar, Ahmed Al-Tayeb, a salué, hier dans un communiqué, un « symbole de l’humanité », soulignant les efforts du pape pour renforcer les liens avec le monde musulman, notamment à travers ses positions « empreintes d’équité et d’humanité », sa dénonciation de « l’agression contre Gaza » et sa lutte contre « l’islamophobie abjecte ».

Défenseur de la cause palestinienne
Le pape François s’est exprimé à plusieurs reprises contre les violences israéliennes à Gaza, allant jusqu’à évoquer un possible « génocide », appelant la communauté internationale à enquêter sur ces accusations. Il avait également dénoncé les bombardements israéliens au Liban, les jugeant « contraires à la morale ».
En décembre 2024, il avait inauguré une crèche au Vatican représentant Jésus enfant portant un keffieh palestinien, symbole fort, accompagné d’un appel vibrant : « Assez de guerres, assez de violence ! »
Lire sur le sujet : Palestine : le pape François inaugure une crèche arborant un keffieh
Son décès a suscité de nombreuses réactions dans le monde arabo-musulman. Le président turc Erdogan a rappelé les initiatives du pape François pour face aux « tragédies humanitaires », en particulier à Gaza. Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, a salué « un défenseur des droits légitimes du peuple palestinien » :
« Le pape François était un défenseur inébranlable des droits légitimes du peuple palestinien, en particulier par sa position inébranlable contre la guerre et les actes de génocide perpétrés contre notre peuple à Gaza au cours des derniers mois. »
Des hommages du monde entier
Le Conseil de sécurité de l’ONU a observé hier une minute de silence, soulignant la mémoire d’un « porte-voix de la paix, de la dignité humaine et de la compassion pour les déshérités ». Le président français, Emmanuel Macron, a salué, via son compte X, un homme toujours « aux côtés des plus vulnérables et des plus fragiles », adressant « ses condoléances les plus sincères aux catholiques du monde entier ».

Le Dalaï-Lama, depuis l’Inde, a rendu hommage à la « dévotion » et à la « simplicité » du pape, saluant un homme qui « montrait l’exemple sur la façon de mener une vie simple mais pleine de sens ». La Grande Mosquée de Paris a, de son côté, exprimé sa « profonde tristesse », rendant hommage à une « figure emblématique du dialogue interreligieux », appelant les musulmans de France à « témoigner leur amitié » aux catholiques.
La dépouille du pape François repose actuellement dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe, qu’il n’avait jamais quittée depuis son élection. Les funérailles auront lieu le samedi 26 avril 2025 à 10h sur le parvis de la basilique Saint-Pierre. Le Saint-Siège est désormais vacant, comme l’indique la mention « sedes vacans » sur le site officiel du Vatican.
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