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Nanterre : les manœuvres de l’État pour empêcher l’extension de la mosquée

Depuis six ans, le projet d’extension de la mosquée Ibn Badis à Nanterre, soutenu par la mairie, se heurte à l’opposition persistante de la préfecture. Un bras de fer juridique qui met en lumière les manœuvres de l’État pour empêcher l’acquisition d’un terrain nécessaire à l’agrandissement de l’institut. Explications.

L’extension d’une mosquée prise dans les rouages de l’état. L’association Irchad, gestionnaire de la mosquée Ibn Badis de Nanterre, a demandé, en 2019, l’acquisition d’un terrain adjacent pour agrandir son lieu de culte. Malgré l’approbation de la mairie, la préfecture persiste à contester cette vente. Un bras de fer qui dure depuis six ans.

Le revirement soudain de la préfecture

Chaque vendredi, la mosquée accueille environ 2 000 fidèles alors que sa capacité est limitée à 1 400 personnes. L’agrandissement, prévu depuis 2019 avec l’accord de la municipalité, a été retardé par la pandémie. Relancé en 2021, le projet s’est alors heurté à l’opposition de la préfecture des Hauts-de-Seine, qui fait annuler la délibération confirmant la vente du terrain à l’association.

En 2024, la préfecture conteste une nouvelle fois la décision, avançant un prix sous-évalué du terrain. « Nous avons montré la réalité du terrain », rappellent les responsables de la mosquée. « Des centaines de fidèles contraints d’attendre dehors, des rues bloquées temporairement, une présence policière imposée chaque semaine. L’extension de la mosquée est une solution pragmatique qui permettrait d’éviter ces désagréments », soulignent-ils.

Le 10 février 2025, le conseil municipal réévalue le prix de vente en tenant compte des exigences de la préfecture. Pourtant, ce même jour, la préfecture annonce son intention d’y installer un Épide (Établissement pour l’insertion dans l’emploi).

MISE AU POINT DE L’INSTITUT IBN BADIS

« L’État s’est durci dans son rapport à l’islam »

Interrogé par Mediapart, le maire de Nanterre, Raphaël Adam, constate un durcissement de l’État : « On assiste à un repli complet sur ces questions. L’État s’est crispé et s’est durci dans son rapport à l’islam ». Les autorités reproche au président de l’association Irchad des prises de position critiques envers la préfecture et la République. Rachid Abdouni, président de l’association, dénonce un double discours :

« Il y a encore quelques années, on était reçus à la préfecture pour des petits-déjeuners sur la prévention de la radicalisation. On échange régulièrement avec les renseignements généraux, qui nous connaissent et avec lesquels on n’a aucun souci. Et d’un coup, on deviendrait des opposants à la République infréquentables ? Je n’arrive pas à comprendre ce double discours. »

D’après Mediapart, la soudaine décision de la préfecture du 10 février a été envoyée sur la messagerie WhatsApp du maire, avec en copie uniquement des médias appartenant au groupe conservateur Bolloré, tels que CNews, Europe 1 et La Tribune du dimanche, connus pour leur couverture critique de l’islam en France.

Le maire reste déterminé à tenir son engagement

Indignés, les dirigeants de l’institut Ibn Badis dénoncent une campagne médiatique de dénigrement : « Une campagne de presse est orchestrée avec pour seul dessein, le dénigrement de l’institut Ibn Badis », écrivent-ils dans un communiqué.

Ils dénoncent un « acharnement qui s’inscrit dans une stratégie de mise sous pression du maire et de la majorité municipale ». Déterminé à tenir son engagement envers la mosquée, le maire de Nanterre maintient la vente du terrain.

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