Le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, a annoncé ce jeudi la fermeture du collège privé musulman Avicenne suite aux demandes de la ministre de l’Éducation, Nicole Belloubet. La fermeture serait justifiée par des accusations « de financements opaques ». Explications.
Le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, a ordonné hier la fermeture du collège Avicenne, un établissement privé musulman hors contrat, « en raison de financements opaques et d’irrégularités financières manifestes ». Le collège, ouvert en 2015 et accueillant 99 élèves, devra fermer à la fin de l’année scolaire.
Le rectorat devrait prendre contact avec les familles pour réorienter les enfants vers d’autres établissements en septembre. L’avocat du collège, Me Sefen Guez Guez, a annoncé que l’établissement contesterait cette décision devant le tribunal administratif.
Irrégularités financières et transactions imprécises
Le collège Avicenne fait l’objet d’une décision de fermeture suite à des irrégularités financières. La ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, avait initié cette démarche en février en invoquant la loi contre le séparatisme de 2021.
Selon la préfecture, le collège aurait omis de répondre aux exigences de transparence sur ses ressources financières. La préfecture affirme avoir signalé au parquet « les irrégularités constatées » notamment des transactions imprécises et des « prêts suspects » pour près de 500 000 euros.
De son côté, le collège avait réfuté ces critiques en assurant que l’établissement était « suivi par un expert-comptable et (tenait) ses comptes à jour auprès de l’administration fiscale depuis son ouverture ».
Une rupture du contrat social avec la composante musulmane
Dans un communiqué, la direction du collège Avicenne dénonce « un acharnement manifeste qui rompt le contrat social » :
« Cette décision illustre une fois de plus l’offensive à l’œuvre à l’encontre des établissements confessionnels musulmans alors que d’autres établissements, comme Stanislas à Paris, continue de jouir d’une impunité qui interroge »
La rectrice de l’académie de Nice avait notamment souligné que les raisons de la fermeture du collège Avicenne étaient strictement liées à « la situation comptable et budgétaire » du collège et non à un « éventuel embrigadement ou une situation de radicalisation dans cet établissement ».
L’avocat du collège, Sefen Guez Guez, voit dans la décision de la préfecture « une manifestation de plus de la rupture du contrat social entre la France et sa composante musulmane ». Il compte saisir le tribunal administratif pour demander une audience en urgence.
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