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Noël : À Bethléem, les cœurs ne sont pas à la fête

Bethléem

À l’approche de Noël, les Églises de Jérusalem ont invité leurs fidèles à célébrer les fêtes de fin d’année. Cependant, la place de la Mangeoire à Bethléem sera, cette année encore, privée d’activités et de célébrations. La guerre à Gaza et la colonisation en Cisjordanie ont asphyxié économiquement la ville et « rongent les âmes » des chrétiens palestiniens. Zoom.

Cette année, il n’y aura ni défilé ni rassemblements dans les rues de Bethléem. Comme l’an passé, la place de la Mangeoire sera sans activité ni festivité pour Noël. À l’approche des fêtes, les responsables religieux avaient pourtant appelé leurs communautés à célébrer. Toutefois, à Bethléem, l’atmosphère est marquée par la peine et l’incertitude.

Un climat de deuil et d’incertitude

À l’approche des fêtes de fin d’année, le sapin de Noël de l’université de Bethléem, recouvert de noms représentant les enfants morts à Gaza, témoigne de la douleur des Palestiniens. « Noël ? Quel Noël ? Impossible de se réjouir », déclare Hanadi Younan, doyenne du département des arts et chrétienne palestinienne.

Dans cette université catholique, la seule en Cisjordanie, les préparatifs de Noël se font dans un climat de deuil et d’incertitude. « La pression de la vie étudiante est double de la vie sous occupation, avec des déplacements constamment restreints. Les gens sont épuisés », explique le père Garrett Gundlach.

À Bethléem, la place de la Mangeoire est déserte, et l’église de la Nativité, surplombant la place, est presque vide. Seuls les chants des moines arméniens se font entendre depuis la crypte où Jésus serait né. « Normalement, il y a 3 000 à 4 000 personnes ici », témoigne Mohammed Sabeh, garde de l’église.

Fortement impactée par la guerre à Gaza

Depuis le début du génocide à Gaza, la colonisation en Cisjordanie a augmenté. Bethléem est restée relativement calme, bien que la ville ait souffert des violences israéliennes. L’économie de Bethléem, dépendante du tourisme, a été fortement impactée par la guerre.

Les touristes étrangers, qui affluaient habituellement, ont arrêté de venir. De plus, les restrictions israéliennes, notamment les points de contrôle, compliquent les déplacements des Palestiniens. « Les chrétiens de Ramallah ne peuvent pas venir à cause des barrages », précise Mohammed Sabeh, soulignant la mauvaise attitude des soldats israéliens.

À Jérusalem, à seulement huit kilomètres de Bethléem, le quartier chrétien a abandonné ses décorations traditionnelles de Noël. La municipalité a renoncé à son arbre de Noël, et les crèches sont désormais confinées aux résidences privées.

L’exode des familles Palestiniennes

Les difficultés économiques et les renforcements sécuritaires ont poussé de nombreux habitants à quitter Bethléem. « Beaucoup de gens ont quitté la ville au cours de l’année écoulée », indique le garde de l’église, estimant que près de 470 familles chrétiennes ont quitté la région.

Toutefois, ce phénomène touche également l’ensemble des Palestiniens même non-chrétiens. Le Père Frédéric Masson, prêtre syrien catholique de la paroisse de Bethléem, affirme que « les départs ont toujours eu lieu, mais les événements récents ont accéléré le processus ».

Fayrouz Aboud, directrice de l’Alliance française de Bethléem, partage son sentiment : « Aujourd’hui, l’espoir est devenu plus douloureux que le désespoir. »

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