La remise du Prix Liberté 2024, organisé par la Région Normandie, a eu lieu ce mardi 4 juin au Zénith de Caen. Le lauréat du prix, le journaliste palestinien Motaz Azaïza, s’est vu décerné une récompense et un chèque pour soutenir son combat. Une attribution vivement critiquée par des députés de la majorité. Zoom.
Le Prix Liberté, organisé par la Région Normandie, récompense chaque année une personne ou une organisation engagée dans la défense de la liberté. Pour la sixième édition, 14 265 jeunes de 15 à 25 ans issus de 116 pays ont désigné le photojournaliste palestinien Motaz Azaïza comme lauréat du prix.
Plusieurs députés de la majorité ont immédiatement critiqué cette attribution dans un courrier, qualifiant le choix d’« incompréhensible et inapproprié » et décrivant Azaïza comme un « sympathisant du Hamas ».
Primé pour sa couverture médiatique à Gaza
Le lauréat du Prix Liberté, Motaz Azaïza, avait été dévoilé le lundi 6 mai 2024. La cérémonie a eu lieu ce mardi 4 juin au Zénith de Caen, où le journaliste palestinien s’est vu décerné un trophée réalisé par des élèves du lycée Paul Cornu de Lisieux et un chèque de 25 000 euros.
Primé pour sa couverture médiatique à Gaza depuis le 7 octobre, cette couverture lui avait déjà valu le prix GQ Middle East de l’homme de l’année en 2023. En janvier 2024, après l’interruption des communications par Israël, Motaz Azaïza – 25 ans – a quitté Gaza pour le Qatar, où il continue de s’engager pour la liberté de la presse et la protection des journalistes:
« Pendant 107 jours à faire des reportages à Gaza, j’ai été témoin de massacres de mon peuple et j’ai vu mourir 18 de mes amis, 25 membres de ma famille et des journalistes »
Depuis le début de la guerre à Gaza, une centaine de journalistes palestiniens ont été tués par l’armée israélienne.
Des députés français demandent l’annulation du prix
Dès l’annonce du lauréat, plusieurs députés, affiliés au gouvernement, ont dénoncé l’attribution du Prix Liberté à Motaz Azaïza. Jérémie Patrier-Leitus, député du Calvados, et 34 autres députés, ont notamment signé un communiqué ce mardi, demandant l’annulation immédiate de la remise du prix.
Ils estiment que le photojournaliste palestinien « sympathisant du Hamas » ne « remplit pas les critères pour se voir récompenser un tel prix et n’incarne aucunement un engagement exceptionnel pour la liberté ni les valeurs portées par les organisateurs de ce prix ». En réponse, Motaz Azaïza dénonce des « fakes news » et souligne sa « lutte pour la liberté de la presse » :
« Je ne suis pas surpris, car je dois régulièrement lutter contre des fake news à mon sujet, qui disent que je suis proche du Hamas. Je lutte pour la liberté de la presse, je suis indépendant et je fais mon travail avec honnêteté. Mes millions de followers le savent. »
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