Alors que la légalité des cryptomonnaies fait toujours débat entre les érudits et savants de l’Islam, plusieurs pays du monde musulman n’hésitent plus à se lancer dans l’adoption des cryptomonnaies en ouvrant de nouveaux marchés compétitifs. C’est le cas du sultanat d’Oman qui vient d’investir près de 800 millions de dollars dans cette nouvelle économie numérique. Zoom.
Selon un rapport récent de Chainalysis, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à majorité musulmane ont été les marchés de cryptomonnaies à la croissance la plus rapide pour l’année 2022.
En dépit d’un flou religieux sur la nature légale (ou non) de la cryptomonnaie entre savants de l’islam, plusieurs pays musulmans se sont positionnés sur cette « monnaie » au point de devenir des références en la matière sur ce nouveau marché économique.
Le Sultanat d’Oman, situé sur la côte sud-est de la péninsule arabique, vient d’ailleurs d’annoncer l’investissement record de 800 millions de dollars dans les opérations de minage de cryptomonnaies.
La cryptomonnaie, une nouvelle économie florissante dans les pays du Golfe
Oman poursuit une stratégie visant faire de la région un pôle numérique de plus en plus compétitif. En plus des 800 millions de dollars d’investissements annoncés, un accord de 300 millions de dollars avec le groupe Phoenix, basé à Abu Dhabi, a été validé pour développer une ferme de minage de cryptomonnaies de 150 mégawatts avec Green Data City.
Green Data City sera la première entité de minage de cryptomonnaies agréée d’Oman qui sera mise en ligne l’année prochaine. Le ministre des Transports, des Communications et de la Technologie de l’Information d’Oman, Said Hamoud al-Maawali, explique :
« Les investissements marquent une étape importante dans le travail d’Oman pour accélérer la croissance de son économie numérique »
Oman rejoint ainsi les Émirats arabes unis ou encore l’Arabie Saoudite dans l’adoption et le développement d’un marché numérique de plus en plus prisé par les investisseurs. Ce n’est pas le cas de tout les pays musulmans dont certains en interdisent l’usage.
La réticence des savants musulmans
Cette annonce intervient alors que les réflexions autour de la licéité religieuse ou non de la cryptomonnaie reste une question sans réelle réponse dans le monde islamique.
La nature souvent spéculative et non palpable des cryptomonnaies divise les érudits et savants musulmans qui publient de multiples décrets juridiques (fatawa) divergents qui autorisent ou non l’usage des actifs virtuels.
Le paysage réglementaire dans le monde musulman reste quelque peu disparate sur le sujet. Des pays comme la Turquie, le Koweit, le Qatar ou l’Indonésie interdisent l’utilisation de la cryptomonnaie pour les paiements et les intermédiaires financiers. Le consultant financier et gestionnaire d’actif, Rudy Farès, indique :
« Les États du Golfe sont partagés entre l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, et Oman qui autorisent l’usage des actifs virtuels à des degrés divers, et les autres – le Koweït et le Qatar -, qui s’en méfient et les interdisent »
L’acceptation généralisée des cryptomonnaies dans l’ensemble du monde musulman n’est donc pas encore à l’ordre du jour pour le moment.
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