Ce jeudi, un comité de l’ONU, chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes, confirme que les méthodes de guerre d’Israël à Gaza « correspondent aux caractéristiques d’un génocide ». Le rapport sera présenté lundi à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York. Zoom.
Un comité spécial de l’ONU a publié hier un rapport affirmant que les méthodes de guerre d’Israël dans la bande de Gaza « correspondent aux caractéristiques d’un génocide ». Chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes dans les Territoires palestiniens occupés, le comité a conclu que ces méthodes font partie d’un plan conscient visant à exterminer les Palestiniens à Gaza.
Israël cause intentionnellement la mort des Palestiniens
Le rapport du comité dénonce plusieurs pratiques israéliennes : l’utilisation de la famine comme méthode de guerre, les punitions collectives, et les vastes campagnes de bombardements sur des infrastructures civiles et des services essentiels.
Les forces israéliennes ont utilisé plus de 25 000 tonnes d’explosifs dans la bande de Gaza, soit « l’équivalent de deux bombes nucléaires », deux fois la bombe larguée sur Hiroshima, souligne l’enquête. Le comité d’experts juge que les « pertes civiles massives et les conditions imposées aux Palestiniens sur place mettent intentionnellement leur vie en danger » :
« À travers son siège de Gaza, son obstruction de l’aide humanitaire, ses attaques ciblées et en tuant des civils et des travailleurs humanitaires, malgré les appels répétés de l’ONU, les ordonnances contraignantes de la Cour internationale de justice et les résolutions du Conseil de sécurité, Israël cause intentionnellement la mort, la famine et des blessures graves »
70% de victimes civiles
L’enquête de l’ONU met également en lumière l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les bombardements et révèle que plus de 70 % des victimes sont des civils.
« L’utilisation par l’armée israélienne de systèmes de ciblage assistés par l’IA, avec une supervision humaine minimale, combinée à des bombes lourdes, souligne le mépris d’Israël pour son obligation de faire la distinction entre les civils et les combattants. »
Les événements d’octobre 2024 illustrent particulièrement cette brutalité : l’armée israélienne a assiégé pendant des semaines des villes entières au nord de Gaza, détruisant des hôpitaux et privant 430 000 Palestiniens d’eau et de nourriture.
Les États-Unis récusent toujours le terme « génocide »
Le nouveau rapport symbolique de l’ONU confirme la réalité du génocide en cours à Gaza et met en évidence l’isolement international croissant d’Israël. Toutefois, les États-Unis ont rapidement énoncé les conclusions du Comité spécial de l’ONU.
Vedant Patel, porte-parole du département d’État américain, a qualifié d’« infondées » les accusations de génocide. « C’est quelque chose que nous désapprouvons sans équivoque », a t-il réagi.
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