Le secrétaire général des Nations unies a profité de la crise au Proche-Orient pour faire adopter, aux États membres de l’ONU, un « Pacte pour l’avenir ». Plusieurs voix, au sein de l’agence, appelaient à une réforme pour renforcer des institutions internationales jugées « obsolètes et incapables de répondre efficacement aux menaces actuelles ». Notre retour.
Les États membres de l’ONU se sont engagés, dimanche dernier, à dessiner « un avenir meilleur » pour l’humanité, éprouvée par les guerres, la misère et le réchauffement climatique, malgré l’opposition de quelques pays, dont la Russie, à l’adoption de ce « Pacte pour l’avenir ».
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait déjà lancé en 2021 l’idée de ce « Sommet de l’avenir », présenté comme une « occasion unique » de changer le cours de l’Histoire de l’humanité.
S’adapter à un monde en mutation
Dans le « Pacte pour l’avenir », les dirigeants mondiaux s’engagent à renforcer le système multilatéral pour s’adapter à un monde en mutation et protéger les besoins et intérêts des générations actuelles et futures face aux crises continues. « Nous croyons qu’il y a un chemin vers un avenir meilleur pour toute l’humanité », ont-ils affirmé.
Avant le 79e sommet des Nations Unies, qui s’est ouvert ce mardi, Antonio Guterres avait exhorté les États à faire preuve d’une « ambition maximale » pour renforcer des institutions internationales jugées « obsolètes » et incapables de répondre efficacement aux menaces actuelles.
La Russie, soutenue par le Bélarus, l’Iran, la Corée du Nord, le Nicaragua et la Syrie, a tenté de proposer un amendement stipulant que l’ONU « ne peut pas intervenir » dans les affaires « internes » des États, mais la majorité de l’Assemblée a rejeté cette proposition.
« Revigorer le système multilatéral »
Le Pacte, détaillé sur plus de 20 pages, propose 56 « actions » couvrant des domaines tels que l’importance du multilatéralisme, le respect de la charte de l’ONU, le maintien de la paix, la réforme des institutions financières internationales, la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, et la lutte contre le changement climatique.
Human Rights Watch souligne que ce projet contient des « engagements importants » notamment « la centralité des droits humains ». Louis Charbonneau, expert à HRW, précise toutefois que « les dirigeants mondiaux doivent donner la preuve qu’ils sont prêts à agir pour faire respecter les droits humains ».
De son côté, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a décrit le ‘Pacte pour l’avenir’, adopté par l’Assemblée générale, comme une opportunité de « revigorer le système multilatéral »
Le Conseil de sécurité « ne représente pas tous les pays »
Devant l’Assemblée générale, le président de l’Afrique du Sud avait appelé à une réforme de l’ONU, affirmant que le Conseil de sécurité n’était « clairement plus approprié » pour faire face aux défis contemporains :
« Placer le sort de la sécurité mondiale entre les mains de quelques privilégiés, alors que c’est la grande majorité qui supporte le poids de ces menaces est injuste, inéquitable et insoutenable »
Cyril Ramaphosa a souligné que la structure du Conseil de sécurité « ne représente pas tous les pays » et ne prend pas en compte la diversité des points de vue.: « Nous devons nous efforcer de parvenir à une paix juste et durable fondée sur le droit international. »
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