L’Assemblée générale de l’ONU a réclamé hier la fin de l’occupation israélienne de tous les territoires palestiniens « dans les douze mois ». La résolution reste « non contraignante » mais elle marque le soutien international autour de la cause palestinienne et accentue la pression sur Israël. Zoom.
Le texte adopté mercredi, par l’ONU, « exige » qu’Israël « mette fin sans délai à sa présence illicite » dans les territoires palestiniens et que ce soit fait « au plus tard 12 mois après l’adoption de cette résolution ».
Cette résolution « non contraignante » est débattue depuis mardi par les 193 États membres de l’ONU et fait suite à une demande de la Cour internationale de justice (CIJ) publiée en juillet dernier. Elle a été adoptée par 124 voix pour, 14 contre (dont Israël, États-Unis, Hongrie, République tchèque, Argentine) et 43 abstentions.
Une résolution historique d’une « grande importance »
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a salué une résolution d’une « grande importance » qui réaffirme le droit des Palestiniens à l’autodétermination. La mission palestinienne à l’ONU a qualifié son adoption d’« historique ».
C’est d’ailleurs cette mission qui a proposé la résolution exigeant l’arrêt des nouvelles colonies, la restitution des terres et propriétés saisie et la possibilité de retour pour les Palestiniens déplacés. Elle appelle également les États membres à cesser les importations provenant des colonies et à arrêter la fourniture d’armes à Israël si elles sont utilisées dans les territoires palestiniens.
Le texte exhorte aussi à prendre des sanctions contre les personnes participantes « au maintien de la présence illicite d’Israël » dans les territoires occupés. Louis Charbonneau, de Human Rights Watch, précise :
« Israël doit immédiatement écouter la demande de la majorité écrasante des Etats membres de l’ONU à respecter la décision historique de la CIJ »
La pression s’accentue pour Israël
Israël et leurs soutiens traditionnels, comme les Etats-Unis et l’Argentine, ont voté contre la résolution sans surprise. Certains pays se sont abstenus comme l’Ukraine, l’Inde et le Royaume-Uni. Parmi les 27 pays européens, douze, dont l’Italie et l’Allemagne, se sont abstenus tandis que la Hongrie et la République tchèque ont voté contre.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a dénoncé la résolution comme « biaisée » et pleine de « cynisme ». Le porte-parole du ministère, Oren Marmorstein, a déploré un « théâtre politique qui porte le nom d’Assemblée générale » et « une décision biaisée, déconnectée de la réalité, qui encourage le terrorisme et nuit aux chances de paix […) ».
À court terme, cette résolution met la pression sur Israël et les États-Unis. Elle montre aussi le large soutien de la majorité des pays et l’insistance des Palestiniens pour l’application du droit international. L’Assemblée a également demandé à la Suisse d’organiser une Conférence sur les civils dans les conflits, d’ici mars 2025, afin de réfléchir à l’application de la Convention de Genève dans les territoires palestiniens.
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