Après sa récente tournée « anticoloniale » dans les Antilles françaises, le panafricaniste Kemi Seba a annoncé aujourd’hui, sur son compte X, avoir reçu une lettre du ministère français de l’intérieur souhaitant lui retirer sa nationalité française. Le Franco-Béninois est née à Strasbourg en 1981. Focus.
C’est une procédure extrêmement rare en France. Dans une lettre, datée du 9 février, le ministère de l’intérieur et des outre-mer a fait part de son intention « d’engager une procédure de perte de la nationalité française » pour l’auteur et militant anticoloniale Kemi Seba.
C’est le panafricaniste lui-même qui a révélé cette notification sur son compte X. L’Elysée justifie cette démarche juridique rare par des propos et comportements anti-français susceptibles « de porter gravement atteinte aux intérêts français ».
« Vous diffusez des messages hostiles à la France »
« Dépassé par le succès de notre combat anticolonialiste auprès des masses africaines et diasporiques, le gouvernement français veut me retirer la nationalité française » a révélé, ce jeudi, le militant Kemi Séba sur son compte X (Twitter).
Le natif de Strasbourg a présenté en image une lettre officielle de la « Direction générale des étrangers en France » l’accusant de se « livrez à divers agissements destinés à attiser dans les pays de l’Afrique de l’Ouest un sentiment anti-français ».
« Vous organisez ou participez à des manifestations et des conférences dans divers pays (en Afrique francophone, en France et dans les départements d’outre-mer), à l’occasion desquelles vous diffusez des messages hostiles à la France »
En raison de « cette déloyauté manifeste à l’égard du pays dont vous avez la nationalité », le ministère français annonce avoir pris la décision d’engager une procédure de perte de la nationalité française « au nom de l’article 23-7 du code civil ».
Kemi Seba dénonce une guerre politique
Le président de l’ONG Urgences panafricanistes a dénoncé « une guerre politique » qui illustre « la nature négrophobe systémique » de la politique française :
« Vous ne comprenez donc toujours pas que plus vous me persécutez, plus mon message politique gagne en popularité. On va se servir de cette affaire pour illustrer la nature négrophobe systémique de votre politique »
Il précise notamment qu’il communiquera d’ici quelques jours des prochaines séquences de « cette guerre politique entre colons et colonisés ».
Le ministère de l’intérieur précise, dans la missive, que Kemi Seba dispose d’un délai d’un mois (à compter de la réception de la lettre) « pour réagir aux observations » du ministère avant la saisie du Conseil d’Etat qui statuera sur la conformité de la demande de déchéance de la nationalité.
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