Le gouvernement espagnol a annulé, ce jeudi, un contrat d’armement de 6,8 millions d’euros avec une société israélienne. Pour le Parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez et son allié de la gauche radicale Sumar, cette décision s’inscrit dans un engagement ferme « avec la cause palestinienne ». Explications.
Le gouvernement espagnol a pris la décision, ce jeudi, de mettre fin de manière unilatérale à un contrat d’armement d’une valeur de 6,8 millions d’euros conclu avec une société israélienne. Cette annulation intervient après une vive polémique, notamment au sein de la gauche espagnole, Madrid s’étant auparavant engagé à ne pas établir de relations d’armement avec Israël.
Un accord en catimini
En octobre 2024, le ministère de l’Intérieur avait attribué ce contrat à l’entreprise israélienne Guardian Defense and Homeland Security S.A. pour la fourniture de munitions de calibre 9 mm destinées à plusieurs unités de la Garde civile.
Ce contrat entrait, toutefois, en contradiction avec l’engagement pris par le gouvernement du Premier ministre Pedro Sánchez – dans le contexte du génocide à Gaza – de ne conclure aucun contrat militaire avec Israël, que ce soit en matière d’achat ou de vente.
Malgré cela, l’accord avait été validé et publié discrètement sur le portail des marchés publics le vendredi de Pâques, en pleine période de congés pour la Semaine Sainte, ce qui n’avait pas échappé aux observateurs.
Le début de la fin
— vaudais toujours 🍉 🍉 (@TFilastin) April 25, 2025
"Israël condamne fermement la décision de l’Espagne de rompre unilatéralement un contrat signé avec l'entreprise de défense IMI Systems, ainsi que son annonce selon laquelle il s'abstiendra à l'avenir de conclure des accords avec des entreprises israéliennes" pic.twitter.com/vy0XS7f2yg
Tollé au sein du gouvernement espagnol
L’annonce du contrat, dévoilée par la radio Cadena Ser, a immédiatement déclenché de vives critiques de la part de la gauche radicale, en particulier de la formation Sumar, partenaire du Parti socialiste dans la coalition au pouvoir. Face à cette contestation, le ministère de l’Intérieur a rapidement indiqué qu’il entamerait les démarches nécessaires pour résilier ce contrat.
Dans un communiqué, Sumar a insisté sur le fait que « l’engagement du gouvernement espagnol aux côtés du peuple palestinien [devait] être absolu », réclamant « l’annulation immédiate du contrat ».
« Ni six millions d’euros, ni même six milliards, ne peuvent justifier que l’Espagne prenne le risque d’être complice d’un génocide », a martelé Enrique Santiago, secrétaire général du Parti communiste espagnol et député de Sumar, lors d’une conférence de presse.
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Israël dénonce l’annulation
Le gouvernement espagnol justifie, désormais, l’annulation du contrant en soulignant que le Parti socialiste de Pedro Sánchez et son allié Sumar sont « fermement engagés avec la cause palestinienne ».
Israël, de son côté, a vivement réagi, dénonçant la rupture unilatérale de cet accord signé avec la société de défense IMI Systems, représentée par Guardian Defense and Homeland Security S.A., ainsi que l’annonce de Madrid de « ne plus conclure d’accords militaires avec des entreprises israéliennes ».
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