Selon une enquête du quotidien britannique Financial Times, plus de 1800 mosquées en Chine ont été détruites ou modifiés depuis 2018. D’abord principalement axée dans la région ouïghoure du Xinjiang, la répression religieuse du pouvoir communiste chinois s’étend désormais dans tout le pays. Zoom.
D’après une enquête du Financial Times, trois quarts des mosquées dans ces régions, présentant une architecture arabo-musulmane (des dômes ou des minarets principalement), ont été modifiées ou détruites depuis 2018.
Alors que l’attention est concentrée sur la région du Xinjiang où la Chine a construit des camps de concentration pour y incarcérer la minorité ouïghoure, Pékin étend désormais ses méthodes dans les régions à forte population musulmane de Ningxia et du Gansu.
Une sinisation de l’islam au bulldozer
Grâce à l’analyse de milliers d’images satellites portant sur 2 312 mosquées chinoises comportant des éléments d’architecture arabo-musulmane, le quotidien britannique confirme que 90 % des lieux de culte construits dans ce style dans la région du Ningxia ont été rasés ou remodelés et 80 % dans la province de Gansu.
La « sinisation » de l’islam lancée au bulldozer depuis 2012 par le président chinois Xi Jinping, dans la région du Xinjiang, s’opère dorénavant sur l’ensemble du territoire chinois.
Malgré l’opposition de la population Hui, principal ethnie de confession musulmane en Chine, la pratique de l’islam reste fortement encadré par le pouvoir communiste. Selon HRW, plusieurs mosquées ont perdu leurs minarets et dômes, tandis que d’autres ont tout simplement été détruites.
La répression contrôlée des religions en Chine
Selon la directrice de la branche Asie d’HRW Elaine Pearson, un tiers des mosquées auraient été fermées dans la région du Ningxia depuis 2020. Le chiffre monterait à 65 % des 16000 mosquées dans la province ouïghoure du Xinjiang :
« Le but réel de ce plan est de réprimer les pratiques religieuses des musulmans, parce qu’ils sont vus comme une menace. »
En 2022, un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme indiquait par ailleurs que la Chine commettait des crimes contre l’humanité à l’encontre de la minorité musulmane ouïghoure dans le Xinjiang.
La religion musulmane n’est pas la seule à subir des lois liberticides du gouvernement chinois. Le christianisme est aussi largement encadré : seuls les prêtres catholiques approuvés par l’Etat peuvent donner des messes.
En juillet, des amendements à la loi sur la gestion des activités des sites religieux obligent les organismes religieux à mettre en place un système éducatif qui enseigne les principes et politiques du Parti Communiste Chinois.
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