Conformément à l’annonce du président Macron, la fin des imams détachés a été annoncée dès le 1er janvier 2024. L’envoi de 300 récitateurs du Coran venus d’Algérie, du Maroc et de Turquie à l’occasion des prières nocturnes du mois de Ramadan sera néanmoins maintenu.
La France n’autorisera plus l’envoi d’imams « détachés », à partir du 1er janvier 2024. L’annonce a été faite vendredi par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dans une lettre adressée à l’Algérie, au Maroc et à la Turquie. Les clercs musulmans détachés, autrement dit envoyés par ces trois pays, n’auront plus l’autorisation de rester sur le territoire français dès le 1er avril.
Trois ans de préparation
Personne n’a été surpris de cette annonce. Depuis trois ans, le président Macron avait prévenu les chancelleries musulmanes. L’envoi d’imams détachés pour venir suppléer au manque de ministres du culte dans les mosquées prendra fin cette année.
« Nous travaillons sur la fin des imams détachés en 2024 », avait expliqué en ce sens le ministre de l’Intérieur de l’époque, Christophe Castaner.
Dès le 1er avril, les personnes détachées déjà présentes sur le territoire français devront donc changer de statut. Un « cadre spécifique » a été annoncée sans plus de précisions pour garantir à toutes les associations musulmanes concernées la transition et le remplacement d’imams salariés.
Les « imams du ramadan » : une exception
La principale raison avancée pour justifier la fin des imams détachés avait été le refus du financement et de l’influence politique d’acteurs cultuels opérant en France mais sous le contrôle de pays étrangers.
Petite exception dans le dispositif : l’envoi d’« imams du ramadan », à savoir 300 psalmodieurs et récitateurs du Coran venant officier pour la prière du Ramadan, n’est « pas remise en cause ». L’objectif de ce nouveau dispositif est d’encourager « au moins partiellement », la formation d’imams en France.
L’échec de la fabrique « made in France »
Le développement de nouvelles formations pour les ministres du culte musulman peine à se structurer. Plusieurs obstacles s’y opposent. Le manque de financements. Les pressions politiques accrues des préfectures sur les instances du culte musulman.
Ainsi, l’Etat se dit « attentif » à ce qu’une proposition de formation « respectueuse des lois et principes de la République » voit le jour rapidement.
Favoriser l’accès des acteurs du culte musulman à des formations universitaires, à l’image de celles lancées en 2023 par l’institut français d’islamologie, permettra, espère l’exécutif français, de garantir un contrôle et une influence doctrinale sur la formation des imams.
Pas sûr, dans ces conditions restrictives, qu’émerge une nouvelle génération d’imams français.