Le 13 octobre, l’ONG Human Rights Watch dénonçait l’utilisation, par l’armée israélienne, des armes au phosphore blanc au Liban et à Gaza. L’utilisation du phosphore blanc est condamné, par le droit international, dans les zones densément peuplées en raison des brûlures qu’elles provoquent. Retour sur une arme interdite pourtant utilisée dans de multiples terrains de conflits militaire.
« Le 12 octobre, Israël a utilisé du phosphore blanc lors d’opérations militaires à Gaza et au Liban, exposant les civils à des risques de blessures graves et à long terme » assurait l’ONG Human Rights Watch (HRW).
L’utilisation de ces munitions, dans les zones où vivent des civils, est interdite par les conventions internationales mais mainte fois utilisée dans de multiples conflits armés récents notamment par l’armée israélienne.
Pourquoi le phosphore blanc est-il interdit par les conventions internationales ? En quelles occasions, cette arme a t-elle été utilisée ces dernières années ? La rédaction de Mizane info se propose de répondre succinctement à ces interrogations.
Une utilisation encadrée par la Convention internationale
L’utilisation du phosphore blanc est encadrée par le Protocole III à la Convention sur certaines armes classiques mais elle est formellement prohibé « dans des zones urbaines peuplées » selon Lama Fakih, directrice régionale à Human Rights Watch :
« L’utilisation du phosphore blanc est illégale et indiscriminée lors d’explosions aériennes dans des zones urbaines peuplées, où cette substance peut incendier des maisons et causer des dommages considérables aux civils »
Cette substance à l’odeur caractéristique d’ail s’enflamme au contact de l’oxygène, générant une fumée blanche et une température d’environ 800 °C. « Le phosphore blanc provoque des brûlures atroces et peut mettre le feu aux habitations » indique le HRW.
Son utilisation dans les zones densément peuplées viole l’exigence du droit international humanitaire. En effet, il peut potentiellement causer des dommages aux civils en raison des graves brûlures qu’il provoque et de ses effets persistants à long terme sur les survivants.
L’armée israélienne a t-elle bien usé de phosphore blanc ?
Selon le HRW, Israël aurait utilisé des armes au phosphore blanc au Liban et à Gaza les 10 et 11 octobre dernier. L’ONG précise avoir « vérifié des vidéos montrant de nombreuses explosions aériennes de phosphore blanc provenant de tirs d’artillerie au-dessus du port de Gaza et de deux zones rurales le long de la frontière israélo-libanaise ».
Du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, lors de son Opération « Plomb fondu », l’armée israélienne avait déjà tiré environ 200 munitions au phosphore blanc sur des zones peuplées de Gaza. L’ONG rappel à ce effet :
« En 2013, en réponse à une requête déposée devant la Haute Cour de justice d’Israël concernant les attaques à Gaza, l’armée israélienne a affirmé qu’elle n’utiliserait plus de phosphore blanc dans les zones peuplées, sauf dans deux situations précises qu’elle a révélées uniquement aux juges »
Précédemment, en 2017, la coalition internationale avait utilisé des munitions au phosphore blanc à Raqqa, fief syrien de Daesh à l’époque. En mars 2022, l’Ukraine avait notamment accusé la Russie d’user de phosphore blanc dans ses bombardements.
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