Quatre ingénieures Tunisiennes ont été sélectionnées en finale du Young Inventor Prize, un prix européen qui récompense les jeunes inventeurs de moins de 30 ans. Elles ont mis au point un système de pilotage intelligent pour les fauteuils roulants. Focus
C’est l’histoire inspirante de quatre ingénieures tunisiennes – Khawla Ben Ahmed, Souleima Ben Temime, Syrine, et Ghofrane Ayari – qui, en raison de l’histoire personnelle de l’une d’entre elles, ont commencé dès 2017 à travailler sur un système de pilotage pour les personnes à mobilité réduite.
Ces jeunes étudiantes ont développé depuis une application mobile reliée à un système de pilotage de fauteuil roulant,. Elles sont désormais les premières expertes issues d’un pays arabe à être sélectionnées pour le Young Inventor Prize, un prix européen qui récompense l’innovation. Les gagnants seront dévoilés à Malte le 9 juillet.
Une application mobile reliée à un système de pilotage
« Nous avons toutes fait des études dans la même école, l’Institut supérieur de technologie médicale, avec chacune une spécialité » expliquent les quatre amies ingénieures. C’est en 2017 qu’elles commencent à travailler sur l’idée d’un système de pilotage pour les personnes à mobilité réduite. Elles créent ensuite une application mobile reliée à ce système, adaptable à chaque type d’handicap.
« Ce n’est pas la chaise (le hardware) qui est intelligent, mais plutôt le système de pilotage (le software) car il contient plusieurs types de pilotage, celui par ondes cérébrales, grâce à un casque, celui de reconnaissance faciale, le tactile avec la tablette ou le manuel avec le joystick et la commande vocale »
Le premier prototype, appelé MooVoBrain, est testé à Ben Arous, en banlieue sud de Tunis, sur un jeune résident complètement paralysé qui ne pouvait communiquer que par des clignements des yeux. « C’est avec lui que nous avons développé le système de pilotage par ondes cérébrales », précise Souleima Ben Temim.
Finalistes d’un prix scientifique européen
En Tunisie, où un fauteuil roulant coûte entre 2 800 et 5 000 dinars (entre 800 et 1 400 euros) pour un salaire minimum évalué à 420 dinars (125 euros), leur solution est proposée à environ 2 140 dinars (635 euros). Les entrepreneuses envisagent de vendre leur solution à environ 2 140 dinars (635 euros).
Depuis plusieurs semaines, elles participent à plusieurs compétitions pour perfectionner leur modèle et lancer sa commercialisation. Elles sont d’ailleurs sélectionnées pour le Young Inventor Prize, un prix européen qui récompense l’innovation. En fonction de leur classement, elles pourraient remporter entre 5 000 et 20 000 euros.
« C’est une super visibilité pour notre start-up. Nous voulons aussi inspirer d’autres jeunes filles et servir de modèles »
Avec cette distinction, les quatre Tunisiennes espèrent bien « montrer que nous avons notre place aussi dans le monde des nouvelles technologies et dans l’intelligence artificielle ». La Tunisie, avec 44 % des diplômées en ingénierie étant des femmes (selon un rapport de l’Unesco en 2021), est l’un des pays ayant le plus fort taux de femmes ingénieures au monde.
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