Contrairement à l’idée reçue, la reconnaissance d’un Etat palestinien indépendant est déjà intervenue dès 1988. 85 pays étrangers reconnurent la souveraineté de l’Etat de Palestine. Une seconde vague de reconnaissance a eu lieu en 2010 et en 2014. Une reconnaissance symbolique toujours refusée par les pays de l’Union Européenne et les Etats-Unis. Zoom.
Le 25 octobre, durant son déplacement en Egypte, Emmanuel Macron appelait, de ses vœux, à « parvenir à la solution de deux Etats, Israël et Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité ». Selon certains dirigeants, la reconnaissance d’un Etat palestinien reste l’enjeu majeur du conflit au Proche-Orient.
La coexistence entre deux Etats indépendants issue des accords de paix d’Oslo, signés en 1993, n’a jamais été appliquée. Pourtant, dès 1988, sous l’impulsion du président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat, 85 pays étrangers reconnaissent symboliquement un état palestinien indépendant.
139 pays reconnaissent l’état de Palestine
En 1988, quelques mois après le déclenchement de la première intifada, Yasser Arafat, fait une déclaration solennelle : la proclamation d’un Etat indépendant en Palestine. Cette déclaration est considérée comme un tournant historique.
D’après le chercheur en histoire contemporaine et auteur, Thomas Vescovi, cette proclamation est historique car Yasser Arafat entérine l’idée d’une reconquête totale de la Palestine et reconnait implicitement l’existence d’Israël :
« L’OLP a accepté [l’idée d’un] Etat palestinien indépendant réparti uniquement sur 22% de ce territoire comprenant la bande de Gaza, la Cisjordanie et avec Jérusalem-Est comme capitale. »
Dès novembre 1988, 85 pays reconnaissent l’Etat palestinien. Parmi eux, on compte notamment l’Egypte, la Turquie, la Chine, l’Inde, ainsi que tous les pays de l’ex bloc soviétique. Une seconde vague de reconnaissance, spécifiquement par les pays d’Amérique du Sud, eu lieu vers 2010.
Au sein de l’Union européenne, seule la Suède, en 2014, reconnait l’état de Palestine. Au total, 139 des 193 Etats membres de l’ONU reconnaissent aujourd’hui la Palestine comme un Etat souverain.
Un Etat observateur « non-membre » des Nations unies
Même si cette reconnaissance reste avant tout symbolique, la plupart des pays membres de l’Union Européenne, martelant la solution de deux Etats côte à côte, ont toujours refusé cette décision. « L’UE ne souhaite pas froisser leur allié et partenaire US », précisait en 2014 le Washington Post.
En 2010, l’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas souhaitait que les Nations Unies reconnaissent l’état de Palestine comme un membre à part entière. Une requête qui échouera rapidement à cause de l’éternel véto américain.
Il sollicite alors un vote à l’Assemblée générale pour devenir un Etat observateur « non-membre » des Nations unies. Un vote qui recueillera une large majorité en faveur de la proposition. Dans les faits, ce statut n’accorde ni droit de vote à l’Assemblée générale, ni la possibilité de candidater à des postes onusiens.
La qualification d’Etat « observateur » permet, toutefois, de siéger dans plusieurs instances et organisations internationales notamment la Cour pénale internationale.
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