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Réchauffement climatique : des scénarios catastrophes sous-explorés par le GIEC

Réchauffement climatique

« Si rien de plus n’est fait pour le climat, 10% de la population mondiale… voire l’humanité toute entière pourrait disparaître ». C’est ce qu’a affirmé un groupe de scientifiques dans une étude publiée le 1er août, dénonçant le manque d’étude sur les scénarios catastrophes qui pourraient découler du réchauffement climatique. 

Des conclusions apocalyptiques. Publiée dans la revue scientifique PNAS (Journal de l’Académie des Sciences des Etats-Unis) le 1er août, l’étude menée par plusieurs scientifiques vise à reconsidérer les pires scénarios possibles du réchauffement climatique, qui sont, à tort, mis de côté. 

Des conséquences sous-estimées

Luke Kemp, chercheur au Centre pour l’étude du risque existentiel à l’université de Cambridge, alerte sur l’absence d’études du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ( GIEC), et sur les scénarios possibles si le réchauffement climatique atteignait les 3°C. Une telle augmentation étant considérée comme moins probable, le GIEC a réduit ses recherches à une augmentation de maximum 2°C .

Selon Luke Kemp, les pires scénarios ne sont pas pris aux sérieux car ils ne sont pas conformes aux Accords internationaux sur le climat. En effet, l’accord de Paris a pour objectif de limiter le réchauffement en dessous de 2°C. De plus,  « une autre raison est la culture de la science du climat consistant à “ pêcher par excès du moindre drame” , à ne pas être alarmiste ». 

Pourtant, il existe selon Luke Kemp « de nombreuses raisons de penser que le changement climatique pourrait devenir catastrophique, même à des niveaux de réchauffement modestes« .

Le chercheur rappelle que l’augmentation de la température peut vite devenir catastrophique en raison de l’augmentation constante des gaz à effet de serre. Selon le groupe de scientifiques, l’augmentation pourrait se situer entre 2,1 °C et 3,9 °C d’ici 2100. 

L’effet en cascade : crises financières, nouvelles épidémies, guerre nucléaire…

L’étude alerte également sur le fait que les conséquences du réchauffement climatique  ne seront pas réduites au climat. Ainsi, explique l’étude, « les risques se propagent, interagissent, s’amplifient et sont aggravés par les réponses humaines ». De plus, les « risques composés » des évènements climatiques sont peu représentés. « Par exemple, un cyclone détruit les infrastructures électriques, laissant une population vulnérable à une vague de chaleur mortelle.» 

Avec cela, des « crises financières et des conflits, de nouvelles épidémies, sans oublier la famine et la malnutrition, l’augmentation des inégalités, l’effondrement des démocraties, voire une guerre nucléaire » sont autant de scénarios possibles . 

L’étude suggère donc au GIEC de se pencher sur les scénarios catastrophes  afin d’informer le public et espérer raffermir les recommandations des accords internationaux.

Marie Jarosz

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