Edit Template

Sénégal : « l’interdiction du voile dans les écoles ne sera plus tolérée »

Le 30 juillet dernier, le Premier ministre du Sénégal Ousmane Sonko a mis en garde les établissements scolaires du pays contre l’interdiction du port du voile. Ces propos ont suscité une vive réaction du Conseil national du Laïcat, qui regroupe les instituts catholiques du pays. Zoom.

Lors d’une cérémonie à Dakar le mardi 30 juillet, le premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a mis en garde les établissements scolaires contre l’interdiction du port du voile. « Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile » a t-il prévenu.

Cet avertissement fait suite au renvoi en septembre 2019 d’une vingtaine de jeunes filles voilées par l’Institut catholique Sainte Jeanne d’Arc de Dakar, qui exigeait que les élèves aient la tête découverte. Les propos d’Ousmane Sonko ont suscité l’indignation d’une partie de la communauté catholique du pays.

Voilée ou non, « chaque fille mérite la même considération »

S’exprimant durant une rencontre avec les lauréats du concours général 2024, au Grand Théâtre National de Dakar, le ministre Ousmane Sonko a averti les écoles et instituts imposant des interdictions sur le port du voile aux filles :

« Certaines choses ne peuvent plus être tolérées dans ce pays. En France, ils nous parlent constamment de leur modèle de vie et de style, mais cela leur appartient. Au Sénégal, nous ne permettrons plus à certaines écoles d’interdire le port du voile »

Le chef du gouvernement a clairement annoncé que l’État ne tolérera plus de telles restrictions et que les écoles refusant l’accès aux élèves voilées s’exposent à des sanctions. Il a également souligné l’importance de l’égalité des droits, affirmant que chaque fille mérite la même considération, indépendamment de sa tenue vestimentaire.

En réaction, le Conseil national du Laïcat a exprimé son « indignation face à de telles déclarations qu’il juge maladroites ». En 2019, l’Institution Sainte-Jeanne-d’Arc avait décidé de refuser l’accès à une vingtaine de lycéennes musulmanes. Finalement, après une médiation avec le ministre de l’Éducation nationale, un accord entre les autorités sénégalaises et l’établissement a permis la réintégration des élèves .

Lever de bouclier chez les instituts Catholiques

Dans un communiqué, le Conseil national du Laïcat, regroupant les associations et mouvements catholiques du Sénégal, a estimé qu’Ousmane Sonko avait prononcé « un verdict sans appel contre des établissements scolaires » catholiques, les jugeant sans ménagement et les exposant à la vindicte populaire.

Le Conseil a ajouté que les propos du Premier ministre étaient de nature à « heurter la sensibilité des citoyens de foi catholique ». En réponse, le ministre de l’Éducation, Moustapha Mamba Guirassy, a soutenu que le Premier ministre sénégalais n’avait fait « que rappeler le cadre réglementaire » qui se fonde « sur la Constitution qui prône la laïcité et qui ne fait pas de différence entre celui qui porte le voile ou la croix ».

L’imam Makhtar Kanté a également défendu les positions d’Ousmane Sonko. Depuis 2011, des tentatives d’interdiction du voile en milieu scolaire sont constatées dans certains établissements privés catholiques, qui tentent d’importer le modèle laïque français dans un pays majoritairement musulman (95 % de la population).

A lire aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

NEWSLETTER

PUBLICATIONS

À PROPOS

Newsletter

© Mizane.info 2017 Tous droits réservés.

slot777