Sultane de l’Etat indien du Bhopal durant 33 années, figure politique méconnue du monde musulman, Shah Jahan Begum a marqué son règne politique par une action réformatrice sociale à contre-courant des mentalités de son temps. Un portrait signé Ikrame Ezzahoui, sur Mizane.info.
Le règne de la princesse Shah Jahan Begum (1838-1901) constitue une période extrêmement intéressante dans l’histoire islamique de l’Inde. Régnant sur l’état central du Bhopal de 1860 jusqu’à sa mort en 1901, fille de Sikandar Begum et descendante d’une longue filiation royale matrilinéaire, la sultane accède au trône après la mort de sa mère qui en avait assuré la régence jusqu’en 1868.
Shah Jahan fut à bien des égards, une actrice de premier rang dans le développement économique et religieux de cette région centrale qui deviendra à l’aube de la colonisation britannique en Asie, un des joyaux islamiques de l’Inde.
Le Bhopal qui fait aujourd’hui partie de l’État du Madya Pradesh était alors un de ces nombreux États princiers auxquels promis aux gouverneurs indigènes en échange de leur loyauté et de leur soutien indirect à l’installation britannique sur le reste du territoire indien.
Shah Jahan régnait donc sur une vaste zone semi-autonome de l’empire britannique où prévalait l’indirect rule, c’est-à-dire l’administration déléguée à des acteurs locaux indigènes. Ce type de gouvernement composait les deux cinquièmes du territoire indien – un quart de la population de tout le pays se trouvait ainsi en dehors de la juridiction directe de l’État colonial.
L’avantage de ce système de colonisation indirecte est qu’il permettait aux Britanniques de pouvoir s’assurer une pacification rapide de la zone ainsi que d’une administration de fonctionnaires à moindre coût en comptant sur la docilité supposée naturelle des Indiens et la faiblesse de leurs stratégies politiques. L’ethnocentrisme, le manque de compréhension d’une société étrangère et complexe de la part des colonisateurs, les modèles simplistes d’anthropologie évolutionniste et fonctionnaliste, ainsi que l’idéologie orientaliste ont tous contribué à l’élaboration de ce cadre conceptuel.
Mais c’est sans compter le rapport souvent asymétrique et séditieux qui s’installait alors entre un indigène à l’agentivité et à l’intelligence politique, souvent insoupçonnées par les Britanniques, et tenant entre ses mains un levier de pouvoir échappant au contrôle direct du colonisateur.
Ce rapport de force qui s’institua entre la sultane et l’administration coloniale durant cette seconde moitié du 19e siècle, s’illustra d’un côté par un soutien avoué à la cause panislamique et par la mise en place d’un pouvoir fort et assumé aux mains d’une souveraine reconnue, en face d’une administration britannique qui ne pouvait lutter activement contre cette prise de pouvoir menaçante sans risquer de remettre en cause le système de l’indirect rule sur lequel tout l’empire était organisé.
L’alliance entre l’État colonial et l’aristocratie foncière en Inde n’était donc jamais aussi facilement menée que ne l’imaginaient les fonctionnaires de la couronne; il s’agissait d’une négociation constante, d’un processus hybride fait de compromis et d’accommodement, de résistance et d’ajustements.
Cette remise en contexte est bénéfique pour remettre en perspective la situation coloniale de l’Inde dont le récit historique hégémonique donne l’idée d’une domination britannique absolue et surpuissante et dépeint les souverains indigènes comme de simples comparses décoratifs du pouvoir impérial. Le règne de Shah Jahan Begum en est un des exemples les plus saisissants de ce contre-récit.
Représentation de soi, pudeur et politique féminine
La princesse Shah Jahan naît dans le village de Islamnagar, près de la métropole de Bhopal, capitale de la province du Madhya Pradesh en 1838. Seule héritière au trône du sultan de Bhopal, elle y accède officiellement en 1844 à l’âge de six ans, sous la tutelle de sa mère, régente durant toute sa minorité.
Cette dernière est reconnue par les Britanniques comme dirigeante de Bhopal à part entière en 1860 ce qui retarde l’accès au trône de sa fille. C’est seulement à sa mort en 1868 que le règne de Shah Jahan débuta, alors qu’elle est âgée de 30 ans. Cette filiation matrilinéaire, qui débuta en 1819, dura plus de cent ans, avec une seule interruption en 1926, lorsque la sultane du même nom Jahan Begum abdique en faveur de Nawab Hamidullah Khan.
En 1871, après la mort de son premier mari, Shah Jahan Begum épouse le dénommé Siddiq Hassan Khan qui exerçait alors comme emploi d’archiviste au sein de l’administration sultanienne. L’influence de cet intellectuel cosmopolite et soutien du mouvement panislamique, sera croissante au sein de la politique étrangère de l’État.
Siddiq Hassan Khan était issu d’une classe moyenne. Il grandit dans une famille appauvrie malgré son histoire d’érudition islamique; son père quitta le crédo chiite pour l’islam sunnite au début des années 1800. Ce remariage d’une veuve, malgré sa licéité en Islam, avait été vivement critiqué par les élites hindoues et musulmanes qui le percevaient comme vulgaire, voire impur.
En épousant Siddiq Hassan, Shah Jahan Begum a brisé à la fois le tabou sur le remariage des veuves et le mépris qu’inspirait le fait de se marier avec un homme plus pauvre; un geste que les familles considéraient comme sapant potentiellement leurs intérêts matériels de propriété. Intellectuel brillant et très cultivé, difficilement évincé par une administration britannique inquiète du danger qu’il présentait, Hassan Khan jouera un rôle proéminent dans les relations étrangères de l’état du Bhopal, étendant et constituant de nouveaux réseaux de solidarité panislamique avec d’autres régions du monde colonisé.
Avant de nous pencher sur la politique domestique et diplomatique du règne de Shah Jahan Begum, regardons de près ces quelques représentations photographiques de la princesse. Dans l’article intitulé “Islam and Power in Colonial India : The Making and Unmaking of a Muslim Princess” qu’elle consacre aux représentations iconographiques de Shah Jahan, l’historienne Barbara Metcalf analyse avec pertinence cette mise en scène très parlante d’un pouvoir féminin assumé tenant en très haute importance l’éducation, la pudeur et l’ordre.
Comme l’explique Metcalf, cette peinture réaliste montre Shah Jahan Begum en robe féminine modeste, dans le décor domestique de son palais. Les objets sur la table sont révélateurs; l’horloge, indique le chronométrage du temps initié par la colonisation; un livre, un stylo, du papier et un buvard, signalant la participation à l’éducation des femmes; et une cloche d’appel à l’européenne, un rappel que les domestiques, comme ceux sur la photo, sont à son service. La broderie à l’anglaise de la nappe, une compétence cultivée par Shah Jahan, témoigne de nouvelles pratiques de domesticité. Shah Jahan adopte ces traits culturels européens et se les réapproprie ainsi de manière créative.
Dans cette photographie prise dans un studio de Calcutta, est alors représentée une sultane à l’accoutrement hybride entre vêtements traditionnels et habit européen. Metcalf explique que l’adoption de ce “style colonial” n’est cependant pas sans subversion, car la sultane décide de porter des bottes au style anglais pour contrer la loi humiliante qui interdisait aux indiens de porter des chaussures dans l’enceinte des établissements publics coloniaux. La princesse se place dans une position qui déstabilise les catégories du discours colonial en adoptant un style mi-masculin, mi-féminin, tout en mélangeant les symboliques britanniques avec celles de la tradition indienne.
En effet, l’adoption par la sultane de certaines traditions indiennes comme celle du purdah (pratique culturelle de la séclusion féminine) était également dotée d’une grande force symbolique et subversive dans l’univers mondain de la cour en face des administrateurs britanniques. Shah Jahan pouvait en effet voir ses interlocuteurs masculins, sans qu’eux ne le puissent et en étant tenus malgré cela d’obéir à ses directives et de respecter son autonomie politique. Ce respect révérencieux qu’inspirait la sultane était ancré dans un ethos islamique détaillé dans les nombreux écrits que Shah Jahan rédigea elle-même.
Comme l’explique Metcalf, Shah Jahan Begum fut également l’auteure d’un manuel de conseil sur le comportement des femmes publié en 1874 intitulé « Tahzib un niswan wa tarbiyat al insan” (La civilité des femmes et l’éducation de l’être humain). Dans la droite lignée du mouvement “réformiste” qui commençait à se structurer en réponse à la colonisation britannique autour de l’université d’Aligarh, le développement de l’enseignement musulman ainsi que l’éducation des femmes se trouvaient être une priorité pour Shah Jahan.
Le manuel conseillait donc les femmes musulmanes dans la gestion de leur bien-être à la fois mondain et spirituel, du conseil médical à la pratique rituelle correcte. Rédigée dans la langue fluide de l’ourdou compris par la majorité de la population et s’appuyant sur la tradition juridique hanafite, son ouvrage exhortait notamment les femmes à abandonner les rituels de dévotion axés sur les imams du chiisme et les visites de tombes des saints.
La production littéraire de Shah Jahan Begum ne s’arrête pas là, puisqu’elle rédige également de nombreux tracts et des récits allégoriques à visée éducative destinées aux femmes de toutes les classes sociales. Sous son patronage, furent créées un grand nombre d’institutions et d’écoles pour femmes ainsi que des hôpitaux et des associations caritatives.
Ces associations de charité subventionnées par la sultane avaient des objectifs aussi divers que renforcer l’interdiction de l’infanticide féminin, limiter la polygamie, garantir le droit des femmes à une pension alimentaire, au mahr, à un héritage, au contrôle, également de certaines pratiques préjudiciables comme l’utilisation par les hommes de la formule du “triple talaq” et la répudiation injustifiée qui laissait de nombreuses femmes dans la détresse économique.
Ce projet peut être lu comme une tentative sociale d’autonomiser les femmes musulmanes indiennes, s’étant traditionnellement vu refuser nombre de leurs droits en leur donnant les moyens de réclamer un traitement approprié à leurs pères et maris, comme la sécurité économique et une certaine indépendance. Son objectif semble donc avoir été de garantir que les femmes musulmanes puissent connaître les droits que leur conférait leur religion une fois épurée de coutumes préjudiciables.
La politique domestique de Shah Jahan Begum
Plus pragmatiquement, Shah Jahan s’illustra aussi dans une quantité de politiques domestiques qui contribuaient à renforcer la richesse du sultanat. Elle initie une série de réformes administratives en améliorant le système d’imposition, en modernisant l’armée et son équipement et en augmentant le salaire des soldats et de certains fonctionnaires, ainsi que le développement de la production agricole par le soutien financier à la masse paysanne qui formait une grande partie de la population du Bhopal.
La confrontation du Bhopal à des épidémies de grande ampleur et notamment deux épisodes de peste, la pousse à effectuer des recensements (la population était tombée à 744 000) afin d’adapter sa politique à la nouvelle démographie de la principauté.
Surnommée la souveraine “pieuse et bâtisseuse”, elle fait bâtir le palais du Taj Mahal de Bhopal et subventionne le coût d’un chemin de fer à construire entre Hoshangabad et Bhopal. En parallèle de ces projets architecturaux, l’État de Bhopal met aussi en place des politiques d’urbanisme et de constructions d’hôpitaux, d’écoles, de gares routières ou encore de chemins de fer. Ces aménagements permettent en effet de montrer comment l’état de Bhopal concurrence la place que s’attribue le pouvoir colonial en matière de modernité, d’agencements publics et de services sociaux.
Shah Jahan initie également la construction de ce qui deviendra l’une des plus grandes mosquées d’Asie, le Taj-ul-Masjid, dont la construction ne sera achevée que bien longtemps après sa mort en 1971. Ce bâtiment spectaculaire, dominant la ville de Bhopal, a été conçu par un architecte amené de Delhi et calqué sur le Jami Masjid de Delhi. La mosquée contenait un espace dédié aux femmes, dans chacune de ses nombreuses cours, un élément peu commun pour l’époque dans les mosquées d’Asie du Sud souvent exclusivement masculines.
Shah Jahan contribue par ailleurs grâce à de larges donations, à la construction d’une des premières mosquées d’Europe au Royaume-Uni en 1889 (dans la ville de Woking dans le comté du Surrey), utilisée d’abord pour accueillir les dignitaires en visite et les notables de pays musulmans et bientôt destinée à servir la diaspora musulmane grandissante dans le pays. Elle participe également aux financements des rénovations de l’université musulmane d’Aligarh, haut-lieu du mouvement intellectuel réformiste indien de l’époque, aussi appelé le Muhammadan Anglo-Oriental College.
Le mouvement panislamique
L’entourage de la sultane est riche de personnages intéressants qui contribuèrent à faire de son règne une période intellectuellement vivante dans l’histoire de l’Inde. Son second mari Siddiq Hassan Khan était un brillant écrivain de l’époque, multilingue, avec de larges connexions internationales.
Tenant du mouvement panislamique, Hassan Khan était également un des membres éminents du mouvement revivaliste sunnite indien du “Ahl al Hadith” qui s’étendit à l’ensemble de l’Asie du sud au 19ème siècle. Siddiq Khan considéré comme l’un des premiers héros du mouvement d’indépendance indien, soutenait un retour à la Tradition vivante des Prédécesseurs (d’où le nom Ahl-al Hadith) en comprenant le sens profond de la Tradition, non pas comme la répétition mécanique d’un geste ossifié par les temps, mais comme un héritage spirituel toujours vivant dont la sève et la sagesse traversent les distances temporelles et territoriales.
Le pouvoir colonial est alors inquiet de l’expansion du mouvement panislamique qui nourrissait une solidarité supranationale entre musulmans, depuis l’Inde jusqu’à l’Egypte et qui était utilisé comme un levier de pouvoir contre la domination coloniale.
En détournant à son avantage les “réseaux impériaux de la mondialisation”, ceux de l’impression à grande échelle, de la presse et de la communication renforcés par la colonisation britannique, il parvint à faire publier ses écrits et à les diffuser jusque dans les grandes villes orientales d’Istanbul, du Caire et de Médine. Exploitant les tensions et les hostilités anglo-ottomanes en particulier, les écrits de Siddiq Khan tissèrent les liens d’un lectorat extra-européen composé à la fois d’oulémas réformistes des provinces arabes du monde ottoman et d’intellectuels cosmopolites d’Istanbul.
Ce qui était perçu comme un « réveil religieux » panislamique se trouvait donc dans le collimateur d’une politique de surveillance par la couronne britannique, étant donné leur implication dans les mouvements de révoltes populaires dans le sous-continent indien matés dès 1857. L’état princier du Bhopal se trouve être pourtant l’un des premiers à diffuser publiquement son allégeance à ce mouvement.
La stratégie entreprise par le pouvoir colonial afin de limiter au mieux cet activisme islamique qui devenait dangereux pour leur maintien dans cette région, s’applique alors à évincer Siddiq Hassan Khan du gouvernement en arguant de sa déloyauté envers la sultane et en l’accusant de sédition. Pour répondre à cette menace de façon diplomatique sans risquer d’être accusée d’ingérence, l’administration coloniale britannique introduisit des diplomates à la cour de Bhopal.
Une figure majeure de cette ingérence officieuse tient dans un administrateur nommé Lepel Griffin qui occupait alors le poste d’agent du gouverneur. Griffin eut pour but d’évincer Siddiq Khan du pouvoir politique en prétextant qu’il était un mari violent et un homme corrompu. Au même moment, les écrits de Hassan étaient examinés par une commission spéciale pour prouver la dangerosité de leur circulation.
La stratégie consistait également à faire circuler des rumeurs sur la sédition de ce personnage, dont on dit qu’il serait allé jusqu’en Afghanistan et à Constantinople pour y prêcher ses vues extrémistes. L’administration britannique de Griffin l’accusa ainsi de violence envers sa femme et de coercition en la forçant à adhérer à ses vues religieuses.
Cette stratégie permet à Griffin de se poser en sauveur de la modernité et de la liberté mais également des femmes indiennes selon le principe décrit par l’historienne indienne pionnière des études postcoloniales Gayatri Spivak “White men saving brown women from brown men” (Un homme blanc se pose en sauveur de la femme de couleur de ses dangereux pairs, les hommes de couleur). Ce principe prit concrètement forme dans les relations politiques entre l’administrateur britannique utilisant la faiblesse et la domination présumée de la sultane pour écarter du pouvoir son mari.
Malgré sa propre défense et les efforts de sa femme pour le protéger contre ces calomnies, Khan fut déposé par les Britanniques en 1885 et vécu les cinq dernières années de sa vie à l’écart de la cour. Les responsables britanniques admettront plus tard qu’ils avaient réagi de manière excessive sur la base de rumeurs et d’intrigues parmi l’élite politique de Bhopal et que Khan avait été faussement accusé. Le mouvement nationaliste indien continua néanmoins à le considérer comme un héros de la lutte anticolonialiste consacré par la mémoire collective.
En 1901, alors qu’elle est souffrante d’un cancer de la bouche depuis quelques mois, Shah Jahan meurt le 16 juin. Les cérémonies populaires de grande ampleur qui s’ensuivirent indiquent avec quelle légitimité et admiration elle fût perçue par les habitants du Bhopal. Sa fille Shah Jehan lui succéda et régna jusqu’en 1926 avant que la filiation matrilinéaire ne s’interrompit par absence de postérité.
Contrevenant aux représentations courantes de l’époque associant la force coloniale à la “modernité”, opposée aux formes dites traditionnelles régissant la société indigène, le règne de la sultane Shah Jahan Begum constitue une séquence extrêmement intéressante de l’histoire coloniale si l’on considère la politique domestique qu’elle mena, l’appui qu’elle offrit stratégiquement aux mouvements panislamiques avec l’aide de son mari Siddiq Hassan Khan, et la politique sociale qu’elle mena en faveur des femmes…
La réaction de l’empire britannique, troublée devant ce règne qui défia tous les postulats du discours colonialiste du “fardeau de l’homme blanc” censé apporter civilisation et modernité au monde extra-européen, est à ce titre parlante et évoque de nombreux parallèles avec des situations contemporaines.
Ikrame Ezzahoui
Bibliographie :
-Barbara Metcalf, “Islam and Power in Colonial India: The Making and Unmaking of a Muslim Princess”, The American Historical Review, Volume 116, Issue 1, February 2011, Pages 1–30,
-Gayatri Chakravorty Spivak, « Can the Subaltern Speak ? » (Les Subalternes peuvent-elles parler ?, traduction française de Jérôme Vidal, Éditions Amsterdam, 2006).
-Seema Alavi, “Siddiq Hasan Khan (1832-90) and the Creation of a Muslim Cosmopolitanism in the 19th century” Journal of the Economic and Social History of the Orient , 2011, Vol. 54, No. 1 (2011), pp. 1-38
-Siobhan Lambert-Hurley, “Muslim Women, Reform and Princely Patronage: Nawab Sultan Jahan Begam of Bhopal”, Routledge, 2007
-Waltraud Ernst et Biswamoy Pati, “India’s Princely States, People, princes and colonialism”, London, Routledge, 2007