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Soudan : 60 morts dans un affrontement interethnique

Conflit Sudan du Sud

Depuis une semaine, des conflits opposant deux ethnies du sud-est du Soudan ont fait 60 morts et 163 blessés selon le communiqué du ministère de la santé publié ce dimanche 17 juillet.

Un conflit a débuté ce lundi 11 juillet entre les ethnies soudanaises Haoussa et Barti, dans le district de Qissan. La cause de ce conflit ? Le contrôle des territoires de la région du Nil-Bleu, frontalière de l’Ethiopie. 

De l’accès aux terres au conflit meurtrier

L’accès aux terres est un sujet de discorde dans cette région du Soudan depuis 1983. Cette semaine, les affrontements ont été particulièrement violents avec un bilan humain catastrophique. 

Le témoignage anonyme d’un dignitaire des Haoussas à l’Agence France-Presse a permis de comprendre l’origine de la situation. Selon lui,  il s’agirait de « la formation d’une autorité civile locale pour superviser l’accès aux terres, ce que refusent les Bartis ». Dans le clan des Bartis, un dignitaire, toujours anonyme, a affirmé que ses congénères avaient défendu leurs terres qui avait subi une « violation » de la part des Haoussas. « Ces terres sont à nous, donc si on veut former une autorité locale, elle sera composée uniquement de Bartis et non de Haoussas », a-t-il ajouté selon des propos rapportés par Le Monde.

Départ des familles après un regain des tensions

Après un regain de tensions ce samedi près du chef-lieu local d’Al-Damazine, plusieurs familles ont fuit la région. Résidente d’Al-Roseires, Fatima Hamad a déclaré à l’AFP avoir « entendu des tirs » et « vu des colonnes de fumée s’élever ». Un appel urgent au don de sang a été lancé par les hôpitaux voisins ainsi qu’une demande d’équipements de première urgence. 

Volker Perthes, émissaire de l’Organisation des Nations unies au Soudan a revendiqué “ « des mesures concrètes pour aller vers une coexistence pacifique », appelant à « cesser les représailles ». Ahmel Al-Omda, gouverneur du Nil-Bleu a également fait une déclaration à la télévision afin d’informer d’une « amélioration » à Qissan samedi en fin de journée, pendant que les conflits persistent à Al-Roseires. 

Au Soudan, « des centaines de civils » perdent la vie « dans des affrontements entre éleveurs et agriculteurs pour l’accès à l’eau ou aux terres » chaque année. Selon certaines sources, les violences auraient été encouragées par le putsch d’octobre mené par l’ancien commandant de l’armée de terre, le général Abdel Fattah Al-Bourhane.

Marie Jarosz

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