Dans un rapport, publié ce vendredi, une mission indépendante mandatée par l’ONU réclame le « déploiement sans délai » d’une force « indépendante et impartiale » au Soudan. Les experts accusent les deux bélligérants de la guerre civile de « violations des droits de l’homme et de crimes internationaux ». Focus.
Face aux multiples « crimes de guerre » commis par les groupes armés au Soudan, des experts mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU ont réclamé, ce vendredi 6 septembre, le « déploiement sans délai » d’une force « indépendante et impartiale ».
Le conflit, opposant depuis avril 2023 l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, a causé des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 10 millions de personnes.
Des crimes de guerre « à grande échelle »
Dans son premier rapport, publié ce vendredi, la mission internationale indépendante d’établissement des faits pour le Soudan indique que les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide sont responsables de violations systématiques à grande échelle, pouvant constituer des crimes de guerre.
« Les deux parties en guerre ont commis une série effroyable de violations des droits de l’homme et de crimes internationaux, dont beaucoup peuvent être qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité »
Selon le rapport, « ces violations concernent des atteintes à la vie, à l’intégrité physique et à la dignité de la personne ». Mohamed Chande Othman, président de la mission, a souligné la gravité de ces conclusions et appelé au « déploiement sans délai d’une force indépendante et impartiale ayant pour mandat de protéger les civils ».
Un signal d’alarme à la communauté internationale
Selon les enquêteurs, les efforts des autorités soudanaises pour enquêter et poursuivre les responsables de crimes internationaux sont entachés par un manque de volonté et d’impartialité. Le rapport appelle donc « à la mise en place d’un mécanisme judiciaire international distinct, travaillant en tandem avec la Cour pénale internationale (CPI) ».
« Ces conclusions devraient servir de signal d’alarme à la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures décisives afin de soutenir les survivants, leurs familles et les communautés affectées, et d’amener les auteurs présumés à prendre leur responsabilité »
Il recommande également d’étendre l’embargo sur les armes en vigueur au Darfour, conformément à la résolution 1556 (2004) du Conseil de sécurité. La mission, créée fin 2023 par le Conseil des droits de l’homme, vise à documenter les violations des droits humains commises au Soudan depuis le début de la guerre en avril 2023.
Les experts, qui demandent également un cessez-le-feu, ont sollicité à quatre reprises l’autorisation de visiter le pays, sans obtenir de réponse des autorités soudanaises.
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