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Suède : l’autodafé du Coran est une « incitation à la haine »

Un tribunal de Stockholm a condamné ce lundi Salwan Najem pour « incitation à la haine » contre les musulmans après avoir participé à plusieurs autodafés du Coran en 2023. Ce verdict, qui marque une nouvelle jurisprudence en Suède, intervient quelques jours après l’assassinat de Salwan Momika, autre accusé dans l’affaire, tué à son domicile. Le point de la rédaction.

Un tribunal de Stockholm a condamné, ce lundi, Salwan Najem pour « incitation à la haine » après avoir brûlé des exemplaires du Coran. Les faits remontent à l’été 2023, lorsque Salwan Najem, accompagné de Salwan Momika, a procédé à quatre autodafés devant une mosquée à Stockholm, tout en tenant des propos offensants à l’égard de la communauté musulmane.

La critique des religions n’est pas illimitée

Le juge Göran Lundahl a rappelé que, si la liberté d’expression protège la critique des religions, elle n’est pas illimitée et ne justifie pas des actions visant à inciter à la haine. Selon lui, les autodafés du Coran sont allés bien au-delà des limites d’un débat ou d’une critique légitime envers la religion musulmane.

« Il existe un large espace, dans le cadre de la liberté d’expression, pour être critique à l’égard d’une religion dans un débat factuel et sérieux. Le fait de s’exprimer sur une religion ne donne pas pour autant un laissez-passer pour dire ou faire n’importe quoi sans risquer d’offenser le groupe en question. »

La décision, initialement attendue le 1er février, a été reportée à la suite de l’assassinat de Salwan Momika. Réfugié en Suède depuis 2018 et connu pour ses positions anti-islam, Salwan Momika a été retrouvé mort chez lui mercredi dernier.

Salwan Najem

Liberté d’expression ou incitation à la haine ?

Ce n’est pas la première fois que la Suède sanctionne ce type d’actes. En 2023, un autre homme avait également été reconnu coupable d’incitation à la haine ethnique pour des actions similaires.

Lire sur le sujet : Le Coran ne brûle pas !

Cette affaire ravive toutefois le débat complexe sur la frontière entre la liberté d’expression et l’incitation à la haine, une question épineuse en Suède et dans toute l’Europe. Dans une tribune publiée par Expressen, Nils Funcke, défenseur de la liberté d’expression, s’est montré critique envers le jugement.

« La profanation des écritures saintes peut être une manière particulièrement brutale de critiquer la religion, mais ça n’est pas, et ne devrait pas, être un crime », affirme-t-il. Il estime que la décision du tribunal revient à réintroduire le délit de blasphème, aboli en Suède depuis 1970.

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