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Suède : l’islamophobie décomplexé au sein du gouvernement

En Suède, depuis 2022, l’extrême droite est au pouvoir au sein d’une coalition gouvernementale. Les musulmans, sur place, dénoncent « un discours public déshumanisant », porté notamment par des acteurs politiques, qui accentuent les actes et des déclarations islamophobes au quotidien. Focus.

Ces dernières années, les actes et les déclarations islamophobes sont devenus légions en Suède. Le desarroi des Suèdois de confession musulmane offrent un miroir plutôt sombre de ce que pourrait être la situation politique dans un gouvernement d’union nationale allié à l’extrême droite.

Dans un enquête récente sur l’islamophobie en Suède, l’analyste Lisa Wallin, déplore un phénomène devenu « très étendu », allant des attaques contre les mosquées, aux insultes visant les femmes voilées et les propos islamophobes du quotidien (notamment des cadres politiques).

La droitisation politique du gouvernement Suèdois

L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir en octobre 2022, au sein de la coalition gouvernementale, a « accéléré le mouvement [anti-musulman] », selon Lisa Wallin :

« Beaucoup de musulmans parlent d’un glissement. Ils ont le sentiment qu’il est possible aujourd’hui de tenir des propos qui auraient été inimaginables, il n’y a pas si longtemps, et ne seraient pas acceptés, s’ils visaient un autre groupe »

Dès novembre 2023, Jimmie Akesson, dont le parti est allié à la coalition gouvernementale, a exprimé des intentions radicales telles que la destruction des mosquées et l’interdiction de nouveaux édifices religieux musulmans au nom lutter contre « l’islamisme ».

Même souhait pour son bras droit, Richard Jomshof, qui a réclamé l’interdiction de tous les symboles de l’Islam dans l’espace public. Ce discours a ensuite trouvé écho au sein des autres partis politiques : Ebba Busch, leader des Chrétiens-démocrates et numéro deux du gouvernement, a évoqué un « problème majeur » avec l’islam en Suède.

Manifestation d’un groupe d’extrême droite en Suède

« Le discours politique s’est transformé »

« En peu de temps, le discours politique s’est transformé », alerte l’islamologue Simon Sorgenfrei. Même réticence en Suède, d’après Sorgenfreit, pour employer le mot « islamophobie » : « L’islamophobie est remise en cause et présentée comme un concept, créé par les islamistes, pour faire taire la critique de l’islam ».

Le 29 mai dernier, un conducteur a jeté le cadavre d’un sanglier contre la mosquée de Skövde, une ville entre Göteborg et Stockholm. « Malheureusement, nous sommes habitués à ce genre de choses », déplore Mirza Babovic, cadre de l’Association islamique bosniaque qui gère le lieu de culte.

Bien que l’imam de la mosquée, Smajo Sahat, ait choisi de ne pas ébruiter l’incident, les médias nationaux ont tout de même parlé de l’affaire, « sans doute parce qu’il s’est produit à quelques jours des élections européennes » selon l’imam. Une campagne électorale d’ailleurs fortement imprégné par un discours contre l’islam et les musulmans.

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