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Syrie : des familles appellent la France à rapatrier « d’urgence » leurs enfants

Sept grands-parents ont appelé ce mercredi 18 septembre, lors d’une conférence de presse, la France à rapatrier en urgence leurs petits-enfants détenus depuis six ans dans des camps kurdes dans le nord-est de la Syrie. Le Collectif des Familles Unies dénonce l’absence de volonté du gouvernement français. Explications

Le mercredi 18 septembre, le Collectif des familles unies (une association regroupant des familles d’enfants français détenus en Syrie) a tenu une conférence de presse avec leur avocate, Me Marie Dosé.

Ils ont lancé un nouvel appel pour le rapatriement immédiat de tous les ressortissants français. Sept grands-parents, membres du collectif, ont visité le camp de Roj en février et août derniers, où sont détenus au moins 120 enfants français et 50 femmes.

« Les Kurdes nous demandent pourtant de les reprendre »

« Comment peut-on accepter qu’on condamne des enfants innocents pour des faits qu’ils n’ont pas commis ? », ont déploré plusieurs grands-parents d’enfants français détenus en Syrie dans un communiqué, avant de témoigner lors d’une conférence de presse à Paris au cabinet de leurs avocats.

Cet été, ils se sont rendus dans les camps de réfugiés kurdes avec Me Marie Dosé, avocate du Collectif des familles unies, et Me Matthieu Bagard, coprésident d’Avocats sans frontières. Ils ont visité les camps où 120 enfants français et leurs mères sont détenus, ainsi que les centres de réhabilitation d’Orkech et de Houry pour adolescents, et la prison d’Alaya.

« Six enfants français sont détenus là. La priorité, c’est de les ramener eux. Ils sont dans un état physique et psychologique catastrophique, c’est même une question de vie ou de mort. (…) Les Kurdes nous demandent pourtant de les reprendre »

La France doit protéger ces enfants

Tous ces jeunes sont sous surveillance judiciaire et ont reçu plusieurs visites des services de renseignement français. « C’est abominable de laisser ces enfants, qui n’ont rien demandé, grandir dans ces conditions, sans soins ni instruction », témoignent des grands-parents après leur visite à Orkech. Leur fille et leurs trois autres petits-enfants de 13, 9, et 5 ans sont à Roj.

« C’est impossible de décrire ce qui nous submerge quand on retrouve ses petits-enfants. Ils avaient 1, 3 et 7 ans lorsqu’ils sont arrivés dans le camp. Ils sont parfaitement innocents et, pourtant, ils purgent une peine »

Au-delà du cas de ces six adolescents, la question du rapatriement de tous les enfants non concernés par les précédentes vagues de retour se pose.

L’avocate Marie Dosé explique que « la France conditionne toute opération à l’accord des mères » or certaines refusent car radicalisées, fragiles psychologiquement ou incapables de se séparer de leurs enfants. « Aujourd’hui, la France doit protéger ces enfants de l’incapacité de leurs mères à prendre les bonnes décisions ».

« C’est la honte de la France »

Un couple souligne que la France est quasiment le seul pays européen à ne pas avoir rapatrié ses jeunes ressortissants. « Ces enfants ont un nom, un visage. On les voit grandir. On a peur pour eux quand l’hiver approche. On se demande comment un pays peut les abandonner et leur faire subir une injustice aussi vertigineuse », s’insurge une personnalité du collectif des parrains-marraines.

Selon tous les intervenants, seul le manque de courage politique empêche un retour massif. « C’est la honte de la France. Cela restera comme une tache indélébile », martèle Patrick Baudouin, le président de la Ligue des droits de l’homme (LDH).

Paradoxalement, la semaine dernière sur France Info, le procureur national antiterroriste Olivier Christen a indiqué que les 364 enfants jusqu’ici rapatriés « ne posent aucune difficulté particulière ».

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