L’ONG Human Rights Watch (HRW) affirme, dans une enquête publiée mardi 17 décembre, avoir découvert une fosse commune à Tadamon, un quartier de Damas. Une autre organisation, le Syrian Emergency Task Force (SETF), a déclaré hier que ces fosses « massives » pourraient contenir « plus de 100 000 corps ». Explications.
Depuis la chute de Bachar al-Assad, les révélations sur les crimes de son régime se multiplient. Plusieurs organisations de défense des droits humains rapportent avoir découvert des fosses communes dans divers quartiers de Damas, qui étaient sous contrôle militaire pendant le régime d’Assad.
Des scènes de crimes de masse
Dans une enquête publiée mardi 17 décembre, l’ONG Human Rights Watch (HRW) révèle avoir découvert une fosse commune à Tadamon, un quartier de Damas. HRW a identifié ce lieu après avoir géolocalisé une vidéo montrant des exécutions sommaires par l’armée syrienne et des milices alliées.
La vidéo montre « plusieurs personnes abattues à bout portant et poussées dans une fosse creusée à la machine ». Les chercheurs de HRW se sont rendus sur le site les 11 et 12 décembre derniers, où ils ont découvert « des dizaines de restes humains sur le lieu d’un massacre perpétré en avril 2013 et éparpillés aux alentours ». L’ONG rapporte :
« Les déclarations des habitants de ce quartier suggèrent que cette zone est une scène de crimes de masse et qu’elle a peut-être été le théâtre d’autres exécutions sommaires »
Des prisonniers retrouvés dans des sacs
L’ONG HRW n’est pas seule à enquêter sur les fosses communes du régime syrien. Aya Majzoub, directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour le Moyen-Orient, a publié sur X un fil de discussion avec des images de deux fosses communes découvertes dans la banlieue de Damas.
D’anciens détenus et gardiens de la prison de Saydnaya ont aidé Amnesty à localiser ces fosses, où des restes humains ont été retrouvés dans des sacs :
« Il semble que le gouvernement Assad y ait jeté les corps de détenus de divers centres de détention et prisons, dont Saydnaya. Ces détenus avaient été exécutés ou étaient morts suite à la torture ou aux conditions de détention. »
« Il y aurait plus de 100 000 corps »
Ce mardi, Mouaz Moustafa, directeur de l’organisation Syrian Emergency Task Force (SETF), a déclaré à la chaîne ABC News que la SETF estime avoir identifié trois autres « fosses communes » ainsi que deux « plus petites » sur le site d’al-Qutayfah près de Damas.
« Lors de ma conversation avec les fossoyeurs, ils m’ont dit que quatre camions semi-remorques transportant chacun plus de 150 corps continus deux fois par semaine de 2012 à 2018 », a-t-il précisé. « Il y aurait plus de 100 000 corps » dans des « fosses massives de 6 à 7 mètres de profondeur, 3 à 4 mètres de largeur et 50 à 150 mètres de longueur ».
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