Le tribunal correctionnel de Genève a prononcé l’acquittement de l’islamologue Tariq Ramadan dans une affaire de viol remontant à 2008. Le procureur avait requis à son encontre trois ans de prison dont la moitié ferme. La partie plaignante a immédiatement annoncé faire appel.
En procès du lundi 15 au 17 mai, au tribunal correctionnel de Genève, Tariq Ramadan a été acquitté ce mercredi 24 mai. Il était poursuivi pour des affaires de viol, en Suisse, pour des faits remontant en 2008.
La partie plaignante a immédiatement annoncé faire appel. Trois ans de prison dont la moitié ferme avaient été requis la semaine dernière par le procureur.
Deux versions opposées
Jugé pour viol « à trois reprises » durant la nuit du 28 au 29 octobre 2008, dans un hôtel de Genève, Tariq Ramadan a été acquitté par le tribunal correctionnel de Genève. L’Etat de Genève a, par ailleurs, été condamné à verser environ 154 400 euros, à l’islamologue, pour couvrir ses frais de défense.
Deux versions s’opposait à la barre. Plusieurs viols caractérisés dans la nuit du 28 octobre 2008 pour « Brigitte », (pseudonyme de la plaignante) tandis que Tariq Ramadan assurait, de son côté, qu’elle s’est invitée dans sa chambre d’hôtel et d’avoir rapidement mis fin à un échange ambigu.
« Le tribunal n’a pas été en mesure de se forger une intime conviction de culpabilité au-delà du doute raisonnable »
La plaignante avait notamment demandé le remboursement des frais d’avocats et une indemnisation à hauteur de 51 400 euros. Le procureur avait initialement requis une peine de trois ans de prison dont la moitié ferme à l’encontre de Ramadan.
La défense de l’islamologue avait tenté de démontrer l’innocence de leur client en assurant qu’il n’y avait pas de preuves formels des accusations ainsi qu’en dévoilant les liens supposés entre « Brigitte » et les femmes ayant porté plainte en France avec pour objectif de « faire tomber Tariq Ramadan ».
Les accusations françaises
Il s’agit du premier procès pour viol de Tariq Ramadan. En France, des accusations similaires ont été produites. Quatre femmes l’accusent, dans l’hexagone, de viols commis entre 2009 et 2016. M. Ramadan accusent ces femmes de mensonges et évoque une machination contre sa personne.
Le parquet de Paris a requis en juillet son renvoi devant une cour d’assises. Il appartient désormais aux juges d’instruction d’ordonner un procès ou non.
Tariq Ramadan a déjà passé neuf mois en détention provisoire en 2018. Il est depuis sous contrôle judiciaire en France avec une autorisation exceptionnelle pour se rendre en Suisse.