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Tensions diplomatiques entre Alger et les Emirats arabes unis

Tensions diplomatiques entre Alger et les Emirats arabes unis Mizane.info

Le Haut Conseil de sécurité (HCS) algérien a exprimé dans un communiqué ses « regrets concernant les agissements hostiles à l’Algérie, émanant d’un pays arabe frère », une allusion aux Emirats arabes unis. Les explications de Mizane.info.

Le ton monte entre Alger et Abou Dhabi. Signe d’une montée des tensions entre les deux pays, la publication d’un communiqué du Haut Conseil de sécurité (HCS) algérien, un organe officiel réunissant le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune, les principaux ministères, le chef d’état-major de l’armée et les responsables des services de sécurité algériens. Le HCS y exprime ses « regrets concernant les agissements hostiles à l’Algérie, émanant d’un pays arabe frère. »

Signe des crispations, la radio publique algérienne accusait le 12 décembre 2023 les Emirats d’avoir financé le Maroc à hauteur de 15 millions d’euros pour « des campagnes médiatiques subversives ». Selon des « sources proches du dossier », des campagnes de « désinformation et d’intox » sur les réseaux sociaux ont été lancé pour « créer un climat de tension entre l’Algérie et les pays du Sahel », selon une information du quotidien Le Monde.

« Ce pays est dangereux »

La légendaire figure politique algérienne Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a été jusqu’à déclarer que les Emirats arabes unis étaient devenus une « menace pour la stabilité de l’Algérie ».

La femme politique la plus célèbre d’Alger a précisé qu’Abu Dhabi collectait de l’argent pour armer le Maroc et œuvrerait, en collusion directe « avec l’entité sioniste », à déclencher une guerre au Maghreb. Ils « font aussi la même chose au Sahel, notamment au nord du Mali (…) Ce pays est dangereux », a ajouté Louisa Hanoune, qui propose une diminution drastique de l’influence économique émiratie en Algérie, considérant que ses investissements ne sont qu’une « couverture » pour « infiltrer nos institutions ».

Tebboune (premier en bas à droite) à la Conférence de Berlin sur la Libye.

D’autres chefs d’accusation sont portés contre les Emirats : la fourniture au Maroc d’un système de surveillance israélien pour « espionner » Alger, l’exercice de pression sur des pays frontaliers à l’Algérie pour une normalisation avec Israël, et l’expression de nombreux désaccords sur la Libye et le Sahara Occidental.

La stratégie israélienne d’endiguement d’Alger

Autre volet du contentieux algéro-émirati, le projet marocain d’un gazoduc Afrique-Atlantique reliant le Nigeria à l’Europe, financièrement encouragé par Abou Dhabi. Ce projet « extrêmement coûteux et difficilement réalisable est fait pour contrarier un autre projet de gazoduc devant relier l’Algérie et le Nigeria via le Niger », écrit le journal El-Watan.

En juin 2023, la chaîne de télévision privée algérienne Ennahar, s’appuyant sur un communiqué du ministère des affaires étrangères, annonçait l’expulsion de l’ambassadeur des Emirats à Alger à cause de la découverte d’un réseau d’espionnage au profit d’Israël au sein de l’ambassade émiratie. Le ministère des affaires étrangères a aussitôt nié l’information, et le ministre de la communication, Mohamed Bouslimani a été relevé de ses fonctions.

Pour certains observateurs, ce couac illustrerait des divergences au sein de l’appareil algérien entre d’anciens soutiens du défunt président algérien Abdelaziz Bouteflika, proche des émirats, et d’autres éléments hostiles à ce rapprochement. Des divergences qui ont pris nettement forme depuis la campagne active et l’alliance ouverte entre Abou Dhabi et Tel Aviv. L’Algérie est l’un des rares pays arabes à ne pas reconnaître l’existence d’Israël et à ne pas avoir d’ambassade israélienne sur son sol.

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